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CULTURE POTAGÈRE — 33
ficilement et fournira une chaleur douce et soutenue. Déchi
queté, mouillé, brassé, mélangé par moitié ou par tiers au
fumier frais, le fumier recuit s’échauffe à nouveau et permet
de composer des couches dont la chaleur est plus modérée
et plus durable que si elles étaient formées entièrement de
fumier neuf.
Aujourd’hui, excepté dans les fermes, le fumier de cheval
est rare et fort coûteux, surtout pour les petits amateurs qui
s'adressent à des marchands. Aussi, on ne l’utilise que par
tiellement mélangé à des feuilles mortes, ramassées à l’au
tomne. Les feuilles du châtaignier, du hêtre, du charme et
surtout celles du chêne sont les plus recommandables : ces
dernières, riches en tanin, se conservent longtemps; mises en
tas, sèches, elles peuvent être utilisées plusieurs mois après
ramassage. Les feuilles plus douces, plus molles du marron
nier, du tilleul, du peuplier, des arbres fruitiers se décom
posent plus rapidement et donnent de ïnoins bons résultats.
Avec des feuilles de chêne ou de châtaignier on formera
de bonnes couches en les mélangeant, à volume égal, do
fumier de cheval. Aux feuilles de décomposition plus rapide,
il sera bon d’ajouter deux tiers de fumier frais. Les feuilles
jouent un peu le rôle de fumier recuit. Une couche exclu
sivement formée de feuilles peut, cependant, développer une
température élevée, surtout aussitôt le ramassage. Le seul
inconvénient des feuilles est de véhiculer avec elles de petits
mollusques, escargots et limaces, dont la présence dans les
jardins est toujours redoutable. Celles du tilleul, qui nour
rissent l’acarien de la grise et sont souvent couvertes de
fumagine, doivent être exclues des serres, où ces parasites
peuvent causer de graves dégâts.
PARFAIT JARDINIER. 3