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32 — LE PARFAIT JARDINIER
avec un peu de bonne volonté, rien n’est plus facile que de
faire quelques couches, avec une grande économie, et d’en
tirer des avantages appréciables.
Matières qui entrent dans la confection des couches. — Les
couches sont des amas de matières fermentescibles capables
de produire, pendant un temps plus ou moins long, une tem
pérature plus élevée que la température ambiante. Elles
sont couvertes de châssis vitrés, reposant sur un coffre, et
permettant à bon nombre de plantes potagères (carottes,
radis, laitues, etc.) de végéter à contre-saison et de donner
des produits prématurés.
Dans la région du Nord, elles sont nécessaires à la pro
duction des melons, tomates, aubergines; c’est par les cou
ches que les poireaux, les choux, les laitues, les céleris, les
•chicorées, etc., commencent leur premier développement
en hiver; enfin, ne fût-ce que pour y semer certaines graines
de fleurs, pour y conserver des espèces délicates, les couches
ont leur raison d’être dans les jardins les plus humbles.
Le fumier de cheval est la matière fermentescible la plus
appréciée; celui de mulet et d’âne a sensiblement les mêmes
propriétés; les fumiers de ferme peuvent encore donner
d’assez bons résultats, s’ils sont pailleux et pas trop humides.
Le fumier frais ou fumier neuf, qui sort de l’écurie, peut cons
tituer à lui seul une couche s’échauffant très vite, mais se
refroidissant assez promptement. Mis en tas élevé, étroit,
sur un emplacement sain, comme le font les maraîchers
pendant la belle saison, durant un ou plusieurs mois, le
fumier frais perd sa chaleur, sans se « consommer », et se
conserve jusqu’à l’époque de son emploi : il est devenu du
fumier vieux ou fumier recuit. Celui-ci fermentera plus dif-