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« 11  h.  Tout  est  calme,  les  derniers  prisonniers  arrivent
              dans  un  piteux  état. »
                 Au  total,  les  pertes  allemandes  s'élèvent  à plus  de  60  tués
              et 200 prisonniers. De notre côté, nous déplorons la perte de  15
              camarades.  Pendant  la  nuit  du  18  et  la  journée  du  19,  des
              groupes  de  la  93-13  et  de  la  93-:28  patrouillent  dans  les
              marais  de  I' Arve  et  sur  les  pentes  du  Mont-Saxonnex,  à  la
              recherche  des  fuyards.  De  nombreux  Allemands  sont  dé-
              couverts;  12  d'entre  eux  se  rendent,  mais  d'autres  combat-
              tent  et  nous  font  encore  deux  blessés.  Plusieurs  boches  sont
              tués  au  cours  de  ces  opérations  de  nettoyage.

              LIBERATION  D'ANNECY
                 Au  soir  d1,1  18  août,  après  la  chute  de  Cluses,  la  situation
              de  la  garnison  allemande  d'Annecy  est  critique.  Le  com-
              mandement  boche  ne  peut  songer  à  redresser  la  situation
              dans  le  département,  ni  même  à  opérer  un  repli  sur  la  Savoie
              ou  le  Jura.  Les  barrages  F.F.I.  bloquent  toutes  les  routes,
              le  pont  d'Alby  a  sauté  sur  la  R.N.  n°  201  et  de  nombreu~es
              incursions  du  maquis  jusqu'aux  abords  de  la  ville  même,
              démontrent  aux  hitlériens  que  toute  résistance  est  inutile.
              Déjà  le  16  août,  un  groupe  F.T.P.  s'est  emparé,  à  Saint-
              Jorioz,  du  chef  de  la  Gestapo  d'Annecy,  Gromm,  au  cours
              d'une  opération  mouvementée,  et  la  garde  des  usines  S.R.O.
              à  Beau-Rivage  a  été  désarmée.  L'idée  de  reddition  à  laquelle
              plusieurs  nazis  se  sont  déjà  ralliés,  prend  corps.
                 A  la  fin  de  l'après-midi  du  18,  un  capitaine  allemand
              parvient  à  toucher  le  commandement  F.F.I.  et  propose  d'en-
              gager  immédiatement  les  pourparlers.  Mais  notre  E.M.  dé-
              cide  de  retarder  de  quelque  temps  l'heure  des  négociations
              afin  de  concentrer  le  plus  possible  de  forces  autour  de  la
              ville.  Dans  la  nuit,  nos  camarades  André  et  Grand  sont  con-
              voqués  au  P.C.  F.F.I.  Les  conversations  téléphoniques  con-
              tinuent  avec  les  Allemands.
                 A  l'aube,  notre  compagnie  est  postée  à  la  sortie  d'Anne-
              cy,  route  de  Chambéry.  La  93-17,  renforcée  de  détachements

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