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notre feu le rassemblement de camions ennemis dans la cour
de l'Ecole, leur causant des dégâts importants. Puis toute la
compagnie passe la nuit au village de Nancy. Les sentinelles
étaient échelonnées sur la route et les sentiers, car nous ne
savions pas exactement ce que les boches voulaient faire.
« 18 août. 4 h. du matin. Réveil. Nous apprenons que Le
Fayet et Chamonix ont été libérés. La 93-18 et la 93-06 vien-
nent renforcer les dispositifs F.F.I. sur la rive droite de
l' Arve. A 4 h. 15, nous voilà aux mêmes emplacements que
la veille.
« 5 h. L'Ecole semble se réveiller. Des ronflements de
moteurs se font entendre. Il fait encore bien sombre pour
distinguer ce qui se passe, mais pas de doute: les boches
fichent le camp. Comme la veille, les camions sont vidés, les
Fritz marchent derrière. Et soudain nous entendons des;
coups de feu, des camarades tirent sur la colonne. Un pre-
mier camion passe le pont. Les boches le franchissent éga-
lement par bonds. Nous les attaquons vivement, de tous côtés
la fusillade se fait entendre.
« 6 h. Nous entrons dans Cluses. Nous n'avons qu'un
blessé léger, mais dans d'autres compagnies on déplore déjà
plusieurs pertes. A 7 h. les Allemands sont toujours sur la
route entre Scionzier et Marnaz. Ils sont vivement pris à par-
tie par nos camarades et subissent de lourdes pertes. Une
distribution de munitions nous est faite, qui est la bien-
venue, car nos réserves sont épuisées.
« 7 h. 30. Une voiture F.F.I. arrive: les boches revien-
nent sur Cluses car ils n'ont pas pu passer à Vougy. La
compagnie se met en marche sur Scionzier. A 8 h., nous tra-
versons le petit bourg où règne une vive activité. Des dra-
peaux français flottent déjà aux fenêtres, des prisonniers
boches sont là, encadrés par des camarades. Une peur
affreuse se lit dans leurs yeux. A 9 h., nous sommes dans
les prés et les champs de maïs entre Marnaz et Scionzier.
La lutte est dure, mais nous avons déjà fait une cinquantaine
de prisonniers. Un pâté de maisons brûle à Scionzier. Le
capitaine boche commandant la colonne vient d'être pris.
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