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de la frontière. Les deux compagnies se placent en surveil-
lance dans les bois pour leur barrer la route. Au petit jour,
le poste est attaqué. 15 Allemands sont tués et de nombreux
prisonniers rassemblés puis expédiés sur Boëge. La 93-15 et
la 93-24 quittent immédiatement les lieux pbur se rendre
devant le fort de l'Ecluse où nous les retrouverons d'ici
quelques pages.
L'es rives du Léman sont nettoyées de l'envahisseur exé-
cré ... •
LE FA VET-CHAMONIX
Le 16 août, sur indication de son S.R., qui a relevé des
signes de démoralisation parmi la garnison allemande au
Fayet, la compagnie 9J- l 8 envoie par téléphone de la poste
de Passy, un ultimatum à la Kommandantur. Mais après une
demi-heure de réflexion, les boches, qui semblent pourtant
assez intimidés, refusent. de se rendre aux « terroristes ». Et
avant que nous ayons pu intervenir, ils effectuent une rafle
de civils (femmes et enfants) qu'ils enferment entre les bar-
belés de protection et leur hôtel. Bien protégés derrière cette
chair française, ils attendent, lâchement, jusqu'au lendemain,
pour faire leur reddition aux corps-francs de I' A.S. de St-
Gervais-Megève. Une cinquantaine d'hommes sont faits pri-
sonniers et un important matériel est récupéré.
Pendant ce temps, la garnison allemande de Chamonix
tentait une sortie vers Clus~s dans l'après-midi du 17. Mais
les boches· sont arrêtés aux Houches par la 93-18 (un camion
incendié et plusieurs tués). Devant l'inutilité de leurs efforts,
et sans nouvelles du Fayet, ils acceptent d'entrer en relations
téléphoniques avec le P.C. F.F.I. A 18 h. 30, ils décident de
se rendre. Les chefs locaux A.S. et F.T.P. entrent au Majestic
et sont reçus par le colonel ennemi. Nous allons avec lui
dans le parc où sont alignés 120 de ses hommes dont 12 offi-
ciers. Ils ne crânent plus maintenant et manifestent une peur
terrible devant les gars de la 93-18 qui se sont infiltrés au-
tour de l'immeuble. A la dérobée, les Allemands regardent
ces « terroristes » avec anxiété.
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