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droite  de  I' Arve,  la  route  de  Chamonix  sera  barrée  par  une
            compagnie  de  I' A.S.  et  les  routes  de  Marignier  et  Chatillon
            seront  bloquées  par  la  93-20  et  un  détachement  de  la  93-06.
               Laissons  maintenant  à  un  de  nos  excellents  camarades
            de  la  « Patrouille  Blanche »,  le  soin  de  nous  raconter  les
            événements:
               « Une  mitrailleuse  de  13,2  a  été  mise  en  batterie  face  à
            l'Ecole  Nationale  d'Horlogerie,  sur  la  montagne  dite  Che-
            vrant.  A  13  h.  45,  premiers  coups  de  feu.  Un  F.M.  de  la
            patrouille  s'est  approché  à  80  m.  de  l'Ecole  par  le  côté
            ouvert  et  tire  sur  une  mitrailleuse  lourde  en  batterie  sur  le
            toit  des  cuisines.  Le  repli  s'effectue  sans  pertes.
               « 15  h.  45,  de  tous  les  côtés,  le  feu  est  ouvert.  Les  Alle-
            mands  sont  enfermés  dans  l'Ecole  et  n'osent  pas  en  sortir.
            Les  estafettes  partent  et  reviennent,  déjà  quelques  gro11pes
            sont  en  ville.  Mais  un  ordre  arrive:  il  faut  se  replier  car  le
            renfort  boche  réussit  à  passer  le  Plot  et  se  dirige  sur  Cluses.
            A  17  h.  on  entend  au  loin,  en  direction  de  Vougy,  les  co!tps
            de  mortier  et  le  tac-tac  des  mitrailleuses.  Le  bruit  se  rap-
            proche  assez  vite.  Une  demi-heure  plus  tard  les  boches  de
            l'Ecole  tentent  une  sortie.  Ils  sont  sans  doute  avertis  du  ren-
            fort  car  ils  ouvrent  un  feu  terrible  dans  notre  direction.  Nous
            ne  répondons  pas  et  nous  contentons  de  bien  nous  camou-
            fler.
                « 17  h.  45.  Le  renfort  a  traversé  Scionzier  et  nous  enten-
            dons  le  ronflement  des  camions.  Nos  4  F.M.  sont  braqués
            sur  la  route,  et,  devant  notre  silence,  les  boches  de  Cluses
            cessent  de  tirer.  A  18  h.  le  premier  camion  est  en  vue,  il
            s'engage  sur  le  Pont-Neuf.  Déception,  il  est  vide:  les  boches
             marchent  derrière  en  file  indienne de  chaque côté de  la  route.
             Nos  F.M.  ouvrent  le  feu,  quelques  boches  tombent,  mais  im-
             possible  de  se  rendre  compte  s'ils  sont  touchés  car  la  ri-
             poste  est  immédiate.  Mortiers,  mitraille.  Bien  protégés  par
             les  murs  de  la  route,  nous  n'avons  aucune  perte  à  déplorer;
             nous  arrêtons  néanmoins  notre  feu,  car  le  tir  des  mortiers  se
             rapproche  de  nous.
                « A  la  nuit  tombante,  nous  réussissons  à  prendre  sous
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