Page 193 - RI3_Francs_tireurs
P. 193

plusieurs  postes  allemands:  Viry,  Valleiry  et  juste  après  le
                µont  Carnot,  borne  interdépartementale,  le  Fort-l'Ecluse  qui
                domine  tous  les  environs.
                   Le  15  août,  tous  les  F.T.P.  du  3•  secteur  se  mettent  en
                position  pour  investir  les  différentes  garnisons  allemandes.
                Déjà  dans  l'après-midi,  une  voiture  de  tourisme  de  la  Kom-
                mandantur  de  Gex  (Ain)  est  attaquée  près  du  Pont-Carnot.
                Une  rafale  de  F.M.  la  fait  s'écraser  contre  le  mur  qui  borde
                la  route.  Immédiatement,  un  feu  d'enfer  de  toutes  les  armes
                automatiques  du  Fort-l'Ecluse  arrose  le  terrain;  les  Alle-
                mands  sont  sur  leurs  gardes.  Mais  nos  hommes  réagissent  et
                mettent hors de  combat une mitrailleuse  lourde ennemie  situ&e
                en  avant  du  Fort.  Cette  opération  a  coûté  aux  boches:  2  mi-
                trailleurs  et  les  4  occupants  de  la  voiture,  dont  3  grad&s.
                Chez  nous,  aucune  perte.
                   Le  16  août,  attaque  simultanée  de  Viry  et  de  Valleiry.  A
                5  heures  50,  un  fort  groupe  de  la  compagnie  93-34  longe
                la  voie  de  fer  côté  nord  du  poste  de  Viry  et  ouvre  le  feu
                à  6  heures  précises.  Arrivés  à  50  mètres  d'un  fusil-mitrailleur
                qui  tire  slt'r  eux,  nos  camarades  constatent  que  les!
                boches  se sont repliés  et se préparent au  siège.  Nos  bazookas
                CO!l;lmencent  à  démolir  toutes  les  fenêtres,  tandis  que  nos
                F.M.  répondent  vigoureusement  à  l'ennemi.
                    « 6  h.  40.  Quelques  camarades  s'élancent  à  découvert,
                nous  rapporte  un  de  nos  F.T.P.  de  la  93-24.  Mais  les  Alle-
                mands,  bien  abrités,  répondent  par  toutes  leurs  meurtrières:
                une  pluie  de  balles  nous  entoure  et  je vois  tomber  Léon  Gay
                face  à  terre.  Tout  le  monde  s'abrite  derrière  un  portail.  C'est
                alors que M .....  est touché grièvement  par une  balle explosive.
                7  h.  15.  Nous  essayons  de  faire  sauter  le  « Château »  en
                lançant du  « plastic ».  Nous préparons  des  bouteilles  d'essen-
                ce  et  nous  les  lançons  à  l'intérieur  par  toutes  les  issues.  Les
                soupiraux  d'où  tirent  les  boches  sont  balayés  par  nos  F.M.
                Le  gravier gicle  de  toutes  parts.  Nous  comptons  déjà 2  morts
                et  7  blessés.  10  h.  Il  ne  reste  plus  de  toiture;  seuls  4  murs
                criblés  de  balles  se  dressent  vers  le  ciel.  Je  constate  avec  un
                de  mes  camarades que nos  bouteilles incendiaires ont réussi  à

                                           156
   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198