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réfractaires,  il  forma  le  camp  « Maurice-Coulomb » au  Chau-
            met.  Attaqué  A nouveau  par les  O.M.R.  le  3  février,  Franquis
            perdit  ici  son  bon  camarade  de  combat,  Raoul  Lartigue.  Il
            en  est  atterré,  mais  pourtant  rassemblant  ses  hommes  avec
            Sten  il  se  replie  sur  le  Salève où,  une  fois  encore,  les  O.M.R.
            les  attaquent  le  27  février.  Le  camp  reste  sur  ses  positions
            en  infligeant  de  lourdes  pertes  aux  assaillants.  Néanmoins  la
            position  n'est  pas  sître.  Nos  40  gars  se  dirigent  vers  le
            Plateau  des  Glières  où  une  forte  concentration  d'hommes  est
             organisée  par  l' A.S.  Franquis  demande  au  chef  de  sous-sec-
             teur  F.T.P.  l'autorisation  de  se  porter  à  proximité  du  pla-
             teau  pour prendre  à revers  l'assaillant.  A ce  moment,  le  camp
             « Maurice-Coulomb »  est  épuisé  par  le  combat  qu'il  eut  à
             mener  et  surtout  par  les  privations  de  vivres,  de  vêtements
             et  d'armes  qui  se  font  sentir.  On  leur  offre  tout  ce  qui  leur
             manque.  La  tentation  les  fait  fléchir.  Le  groupe  « Maurice-
             Coulomb »  comme  « Liberté  Chérie»  participe  alors  à  la  tra-
             gique  épopée,  dont  il  réchappe,  mais  en  tire  les  leçons  qu'il
             convient.
                Au  début  de  mai.  Franquis  est  désigné  par  le  chef  de
             sous-secteur  pour  former  la  1'"  compagnie  de  partisans,  la
             93-15.
                Nous  laissons  la  parole  à  un  des  chefs  de  détachement
             de  la  l 5•  compagnie,  cette  unité  exemplaire.
                « Il  ne  suffisait  plus  à  Franquis  que  la  Haute-Savoie  soit
             libérée.  li  voulut  poursuivre  I' Allemand  dans  l'Ain,  et  entre
             le  premier  dans  Fort-l'Ecluse.  La  compagnie  eut  l'honneur
             de  recevoir  officiellement  le  drapeau  à  croix  gammée  de  la
             garnison  du  Fort,  à  l'occasion  des  obsèques  de  son  chef,  de
             la  main  même  du  commandant  du  Fort.  Il  y  avait  sept  nuits
             que  les  gars  de  la  compagnie  ne  dormaient  plus.  La  garni-
             son  qui  n'avait  pas  été  capturée,  avait  « décroché»  dans  la
             nuit,  se  repliant  sur  Gex  et  passant  le  col  de  la  Faucille  en
             vue  de  rejoindre  l'armée  Wlassow  qui  cantonnait  dans  la
             région  de  Morez.  Après  la  prise  du  Fort-l'Ecluse,  une  cin-
             quantaine  de  camions  s'engagèrent  à  leur  poursuite,  dont  la
             plupart s'arrêtèrent à  Gex.  Un  détachement des  troupes  pour-
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