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et au Grand Collège du Sacré-Cœur, ces deux bâtiments do-
minant la ville. L'effectif est d'environ 800 boches. Barbelés,
créneaux, tranchées pour armes automatiques fortifient les
positions ennemies. Devant les incursions de plus en plus
fréquentes de nos camarades dans la ville (on put voir un
certain jeudi, le maquis contrôlant les prix sur le marché,
un autre jour les gendarmes désarmés et déshabillés par les
F.T.P. d'Abondance), les patrouilles circulent en ville, l'arme
à la main, prêtes à faire feu sans sommâtion.
Si les camions hoches n'osent plus s'aventurer dans les
vallées de Morzine, Abondance et Bellevaux, il n'en est pas
de même dans la plaine. Des renforts peuvent être rapide-
ment amenés d'Annemasse ou d'Annecy.
De notre côté, c'est le 1"' bataillon du 1"' sous-secteur
F.T.P. qui va entrer en action. Il comprend la 1 "' compagnie
sédentaire {Thonon). des détachements locaux du Haut et
Bas-Chablais (Vongy, Sciez, Chens, Féternes, Amphion, etc ... )
Les 93-23, 93-33, 93-21 et 93-09. La participation de I' A.S.
s'élève à deux corps-francs (Bellevaux et Le Biot) et à une
compagnie (Anjot).
Le 16 août, la sous-préfecture est occupée de vive force
et le sous-préfet vichyssois gardé prisonnier au col de Feu
par les 93-23 et 93-33. C'est un partisan qui remplit provi-
soirement les fonctions de sous-préfet, puis la mairie est
occupée, ainsi que les services du ravitaillement. Mais aucune
réaction visible de l'ennemi n'est à signaler.
C'est peu après que le dispositif de combat est mis
en place. La 1'" compagnie se tient aux chantiers Amolini.
Plusieurs embuscades sont dressées: à Marclaz (2 F.M.), à
Anthy, Séchex, à Vongy et au Moulin-Blanchard. A 11 h.,
la 1'" compagnie encercle le Sacré-Cœur et le Petit Sémi-
naire. Elle doit s'opposer à toute sortie éventuelle de l'enne-
mi. Les Francs-Tireurs sont disséminés dans les rues de la
ville, sur les toits, en barrages sur les places. Le courant
électrique, le gaz et l'eau sont coupés à 19 h. Le téléphone
subit le même sort, Thonon est isolé de l'extérieur. A 20 h.,
nouvel ultimatum, nouveau refus. A 23 h., la 93-09 prend ses
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