Page 92 - Merveilles Industrie Tome 4
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86 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
deux compartiments par une cloison médiane, stamment occupé à allonger le pâton lorsd
dans le sens de sa longueur. Chacun de ces qu’il se met en boule, et qu’il lui est, dès
compartiments est arrosé par de minces fi lors, très-difficile de diriger deux appareils?
lets d’eau projetés par un tube, II, qui court L’amidon ainsi extrait contient encore
au-dessus de la cloison. Le fond de l’auge, des parcelles de gluten, dont il est nécessaire
A, est constitué par du bois, depuis la de le séparer. C’est alors qu’intervient, mais
cloison centrale jusqu’aux trois quarts de la sur une plus petite échelle, le procédé chi
surface environ. Le dernier quart, c’est- mique. On désagrégé ces restes de gluten!
à-dire la partie interne FF, se compose d’une en versant sur l’amidon trois fois son volume,
toile métallique. Le tout présente la forme d’eau, additionnée de cinq centièmes A'eau
d’un demi-cylindre, de manière à suivre à sure provenant d’une opération précédente.
distance la surface d’un cylindre cannelé en En laissant la fermentation agir, l’amidon
bois, R, disposé dans la longueur de l’auge, A, est, au bout de six à dix jours, complètement
et qui est animé d’un mouvement d’oscilla débarrassé du gluten.
tion demi-circulaire. Les pâtons de farine, 1,1, Le procédé Émile Martin ne permet pas
se trouvent entre le cylindre cannelé en bois, de faire usage de blés avariés, parce que le
B, et le fond de l’auge, A. Sous l’influence gluten, quand il est altéré, ne se rassemble
du mouvement de rotation du cylindre can pas. L’ancienne méthode est donc la seule
nelé, B, l’amidon est séparé du gluten, applicable à ces blés, la seule qui fournisse 1 ej
l’eau chargée d’amidon est entraînée et, en moyen de tirer parti d’une substance sans
quelque sorte, filtrée par la toile métallique, valeur apparente. Mais lorsqu’on fait usage
FF, qui termine en avant la partie semi-cy de blés de bonne qualité, le procédé Emile
lindrique de l’auge. Le gluten reste au fond Martin a l’avantage de séparer et d’isoler
de l’auge, A. de la manière la plus complète les deux
La toile métallique, FF, baigne dans une éléments du blé, l’amidon d’une part et de
seconde auge, GG, qui reçoit l’eau ami l’autre le gluten, cette substance si nutritive,
donnée et la conduit, par un tuyau de dé dont nous avons déjà parlé dans la Notice
charge, MM, dans un récipient latéral. sur Y Industrie du pain et des farines, et
Les deux manivelles par l’intermédiaire dont nous signalerons plus particulièrement
desquelles on communique le mouvement les usages en parlant à la fin de cette Notice J
de rotation au cylindre, peuvent être réu de la fabrication des pâtes alimentaires. I
nies par une bielle, de manière à permettre
que deux ouvriers ou un seul, à volonté, Jusqu’à l’année 1860 environ, les farines
surveillent la marche de l’opération. de blé ont été seules consacrées à la fabril
L’amidonnière double est utile, parce que cation de l’amidon ; mais une autre céréale
le mouvement, très-dur au début, devient de s’est substituée aujourd’hui au froment 1
plus en plus facile, au fur et à mesure que nous voulons parler du riz.
l’eau amidonnée s’écoule et que le gluten Le riz renferme une quantité considéj
s’agglomère. Nous dirons cependant, que l’on rable de matière amylacée ; cette quantité;
a abandonné les amidonnières doubles, parce n’est pas au-dessous de 80 à 85 pour 100. Et
que l’ouvrier qui en dirigeait la marche ne comme le riz nous est expédié aujourd’hui
pouvait circuler entre les rouleaux. En effet, de l’Italie et de l’Asie à des prix bien infé-j
pour bien séparer l’amidon du gluten, il faut rieurs à celui des farines, les amidonniers de
que le pâton soit placé parallèlement au la plupart des pays ont abandonné les farines!
rouleau. Il en résulte que l’ouvrier est con ' de froment, et fabriquent avec le riz un aini-