Page 92 - Merveilles Industrie Tome 4
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                       deux compartiments par une cloison médiane,   stamment occupé à allonger le pâton lorsd
                       dans le sens de sa longueur. Chacun de ces  qu’il se met en boule, et qu’il lui est, dès
                       compartiments est arrosé par de minces fi­  lors, très-difficile de diriger deux appareils?
                       lets d’eau projetés par un tube, II, qui court   L’amidon ainsi extrait contient encore
                       au-dessus de la cloison. Le fond de l’auge,  des parcelles de gluten, dont il est nécessaire
                       A,  est constitué par du bois, depuis la   de le séparer. C’est alors qu’intervient, mais
                       cloison centrale jusqu’aux trois quarts de la  sur une plus petite échelle, le procédé chi­
                       surface environ. Le dernier quart, c’est-  mique. On désagrégé ces restes de gluten!
                       à-dire la partie interne FF, se compose d’une  en versant sur l’amidon trois fois son volume,
                       toile métallique. Le tout présente la forme  d’eau, additionnée de cinq centièmes A'eau
                       d’un demi-cylindre, de manière à suivre à  sure provenant d’une opération précédente.
                       distance la surface d’un cylindre cannelé en  En laissant la fermentation agir, l’amidon
                       bois, R, disposé dans la longueur de l’auge, A,   est, au bout de six à dix jours, complètement
                       et qui est animé d’un mouvement d’oscilla­  débarrassé du gluten.
                       tion demi-circulaire. Les pâtons de farine, 1,1,   Le procédé Émile Martin ne permet pas
                       se trouvent entre le cylindre cannelé en bois,  de faire usage de blés avariés, parce que le
                       B, et le fond de l’auge, A. Sous l’influence  gluten, quand il est altéré, ne se rassemble
                       du mouvement de rotation du cylindre can­  pas. L’ancienne méthode est donc la seule
                       nelé, B, l’amidon est séparé du gluten,  applicable à ces blés, la seule qui fournisse 1 ej
                       l’eau chargée d’amidon est entraînée et, en  moyen de tirer parti d’une substance sans
                       quelque sorte, filtrée par la toile métallique,  valeur apparente. Mais lorsqu’on fait usage
                       FF, qui termine en avant la partie semi-cy­  de blés de bonne qualité, le procédé Emile
                       lindrique de l’auge. Le gluten reste au fond  Martin a l’avantage de séparer et d’isoler
                       de l’auge, A.                              de la manière la plus complète les deux
                          La toile métallique, FF, baigne dans une  éléments du blé, l’amidon d’une part et de
                       seconde auge, GG, qui reçoit l’eau ami­    l’autre le gluten, cette substance si nutritive,
                       donnée et la conduit, par un tuyau de dé­  dont nous avons déjà parlé dans la Notice
                       charge, MM, dans un récipient latéral.     sur Y Industrie du pain et des farines, et
                          Les deux manivelles par l’intermédiaire  dont nous signalerons plus particulièrement
                        desquelles on communique le mouvement  les usages en parlant à la fin de cette Notice J
                        de rotation au cylindre, peuvent être réu­  de la fabrication des pâtes alimentaires. I
                        nies par une bielle, de manière à permettre
                        que deux ouvriers ou un seul, à volonté,    Jusqu’à l’année 1860 environ, les farines
                        surveillent la marche de l’opération.     de blé ont été seules consacrées à la fabril
                          L’amidonnière double est utile, parce que  cation de l’amidon ; mais une autre céréale
                        le mouvement, très-dur au début, devient de  s’est substituée aujourd’hui au froment 1
                        plus en plus facile, au fur et à mesure que  nous voulons parler du riz.
                        l’eau amidonnée s’écoule et que le gluten   Le riz renferme une quantité considéj
                        s’agglomère. Nous dirons cependant, que l’on  rable de matière amylacée ; cette quantité;
                        a abandonné les amidonnières doubles, parce   n’est pas au-dessous de 80 à 85 pour 100. Et
                        que l’ouvrier qui en dirigeait la marche ne  comme le riz nous est expédié aujourd’hui
                        pouvait circuler entre les rouleaux. En effet,   de l’Italie et de l’Asie à des prix bien infé-j
                        pour bien séparer l’amidon du gluten, il faut  rieurs à celui des farines, les amidonniers de
                        que le pâton soit placé parallèlement au  la plupart des pays ont abandonné les farines!
                        rouleau. Il en résulte que l’ouvrier est con­ ' de froment, et fabriquent avec le riz un aini-
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