Page 86 - Merveilles Industrie Tome 4

80 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Par le refroidissement les membranes gante, que l'eau d'amidon n’est pas une dis
amylacées se contractent et forment des plis. solution véritable. En arrosant des plantes
Mais comme ces membranes, par suite de avec cette prétendue dissolution, il con
leur dilatation, ont été fortement appliquées stata que l’eau seule est absorbée par les ra­
et pressées les unes contre les autres, elles dicelles des plantes, et que l’amidon s’arrête
ont adhéré entre elles, et c’est pour cela à l’extrémité de ces espèces de suçoirs natu­
qu’elles forment, après le refroidissement, rels. En effet, la teinture d’iode décelait la
une sorte de gelée tenace. Cette gelée porte présence de l’amidon à l’extrémité des radi-i
vulgairement le nom A'empois. celles, tandis que l’intérieur des canaux a
Si la quantité d’eau ajoutée a été plus sorbants du végétal ne contenait pas trac
considérable, si, par exemple, on a employé d’amidon, car il n’était pas bleui par la
300 grammes d’eau pour 1 gramme de fé­ ture d’iode.
cule, les membranes de l’amidon restent sus­ Du reste, l’iodure d’amidon produit ave
pendues dans le liquide, dont elles occupent l’eau des phénomènes entièrement sembla
presque toute l’étendue. C’est là ce que l’on blés. Il constitue également une de ces disse
appelle la dissolution d'amidon. lutions apparentes qui traversent les filtres
Ce n’est pas là pourtant une véritable dis­ mais l’addition d’un sel soluble, l’action d
solution, mais simplement une division de froid, l’addition de l’alcool, provoquent 1
la matière amylacée portée à un degré ex­ précipitation de l’iodure d’amidon.
cessif. Cette division est si grande que la
Si on place de l’amidon dans un tube ed
liqueur peut traverser les filtres de papier
verre épais, fermé à ses deux extrémités, et
sans abandonner sensiblement la matière
qu’on l’expose, pendant une demi-heurt
qui s’y trouve suspendue. Il est facile, toute­
dans un bain d’huile, à l’action d’une terç
fois, de prouver que l’amidon n’est pas à l’état
pérature de -j- 200°, on convertit l’amido
de véritable dissolution dans l’eau. Si l’on
en dextrine. Le même effet se remarque i
filtre un très-grand nombre de fois une de ces
l’on porte brusquement à la températui
liqueurs, elle perd, à chaque fois, une quan­
de + 210°, dans un tube ouvert, de l’amido
tité sensible de fécule. Quand ces prétendues séché à l’air.
dissolutions d’amidon sont longtemps aban­ Les alcalis, tels que la potasse et la soud
données à elles-mêmes, elles laissent préci­
ajoutés à l’amidon, même en quantité très
piter la totalité de la fécule. Si l’on expose
petite (^), ont pour effet immédiat de |
une de ces dissolutions à un froid de — 10°,
on voit le liquide, lorsqu’il s’est dégelé, gonfler, au point de lui faire subir une aus
mentation de quinze fois son volume. Si Loi
abandonner, sous forme de flocons, la ma­
tière qui s’y trouvait divisée. opère dans un flacon bouché, le flacon pei
Ce dernier phénomène s’observe quel­ quelquefois se briser. Cet effet est dû à un
fixation d’eau que provoque l’alcali, cari
quefois dans les ménages : on voit l’empois,
lorsqu’il a été gelé par le froid de l’hiver, l’on fait l’expérience sous le microscope, dj
voit aussitôt les grains se dilater extrai
se séparer en une couche limpide et en un
dinairement.
dépôt membraneux.
Les sels solubles, tels que le chlorure de Si au lieu de faire agir l’acool à froid, p
sodium, le chlorure de calcium, ajoutés à élève la température, l’amidon se dissol
cette liqueur, s’emparent de l’eau et en pré­ sans altération dans la potasse, et on peut h
cipitent l’amidon. faire reparaître en ajoutant un acide. Ce
Payen a prouvé d’une manière très-élé­ tains industriels ont, de cette manié?