Page 76 - Merveilles Industrie Tome 4
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                      de gluten, c’est-à-dire cette substance à la­  En tirant le bouton, D, on peut amener la
                      quelle la pâte doit sa propriété de lever,   plus grande partie de la tige, B, hors du cy­
                      sous l’influence de la cuisson. D’autre part,   lindre. On a divisé cette tige, B, en 25 parties,
                      le gluten des farines avariées a perdu ses  et à côté de chacune de ces divisions, on a
                      propriétés spéciales. La détermination de la  inscrit de bas en haut les nombres 50, 45,
                      quantité de gluten existant dans une farine  40, etc., jusqu’à 25. Le gluten à examiner
                      doit donc permettre de reconnaître si cette   est placé sur une petite cuvette, O, fixée au
                      farine est bonne ou mauvaise, et fournir une  bas du cylindre, AA. Quand la tige est des­
                      première indication qui sert de point de  cendue et que l’on chauffe l’appareil au
                      départ à des recherches plus approfondies,   moyen du bain d’huile, C, le gluten se di­
                      s’il y a lieu.                            late sous l’influence de la chaleur. Par
                        Pour faire ces constatations, on isole le   conséquent, lorsque le gluten aura atteint la
                      gluten et l’amidon par le procédé mécani­  moitié de la hauteur intérieure du cylindre,
                      que dont nous avons déjà parlé. On com­   il sera en contact avec la base inférieure du
                      mence par pétrir la farine avec de l’eau,   piston, et, lorsqu’il augmentera encore de
                      de manière à obtenir une pâte liante ; il faut  volume, il poussera le piston et en fera saillir
                     pour cela 50 ou 60 parties d’eau pour 100   la tige à l’extérieur. Toute dilatation nou­
                      parties de farine. Cette pâte est alors enfer­  velle du gluten se trahira donc par une
                      mée dans un nouet de linge B, et malaxée   élévation égale de la tige, en dehors du cy­
                      sous un filet d’eau qui coule d’un flacon A,   lindre. On verra de cette manière, si la di­
                      comme le représente la figure 46. Le courant  latation est suffisante, apparaître successive­
                      d’eau entraîne l'amidon de la farine, qui se   ment les divisions, 30, 35, 40, 45 et 50.
                      réunit, mêlée a l’eau, dans la terrine, C, et   On comprend maintenant le jeu de l’ins­
                      il reste dans le nouet, B, entre les mains de  trument. Les autres dispositions n’ont pour
                      l’opérateur, 32 parties environ de gluten hu­  but que d’assurer un chauffage commode du
                      mide, pour 100 de farine pure. Ces 32 par­  gluten. A la rigueur, le boulanger pourrait
                      ties de gluten, desséchées à 100 degrés, doi­  chauffer ce cylindre dans son four, mais le
                      vent fournir 14 parties environ de gluten sec.  four ne possède pas toujours, dans toute son
                        11 importe aussi de vérifier si ce gluten  étendue, une température égale, et par consé­
                      humide a conservé la propriété de se dila­  quent, les essais ne seraient pas toujours
                      ter sous l’influence de la chaleur. Il existe  concordants. C’est pour cela que Boland re­
                      pour ce genre d’essai un instrument inventé  commande le bain d’huile pour chauffer le
                      par Boland, qui lui donna le nom à'aleu-  gluten.
                      romètre, tiré de deux mots grecs a).eupov   L’appareil de chauffage consiste en une
                      (farine) et fzerpov (mesure).             marmite contenant un bain d’huile, C, sup­
                        La partie essentielle de cet appareil  portée par un manchon, EE, en tôle ou en
                      (fig. 47) est un cylindre creux, A, terminé a  cuivre et chauffée par une lampe à alcool,
                      sapartie supérieure par un couvercle, D, fixé  D. On remplit la marmite C jusqu’à 45
                      à vis. Ce couvercle est traversé par une tige  millimètres du bord, avec de l’huile de
                      que termine en bas un piston, formé d’une  pied de bœuf. On choisit cette huile, parce
                      petite plaque circulaire et légèrement bom­  qu’elle ne répand pas d’odeur désagréable.
                      bée. Lorsque le bouton, D, qui surmonte la   La marmite présente la forme d’un cylindre
                      tige, B, repose sur le couvercle du cylindre,  terminé par une calotte sphérique. Au
                      la face inférieure du piston divise le volume  centre de son couvercle est fixé le cylindre de
                      intérieur du cylindre en deux parties égales.  laiton, AA, qui est fermé par labase etouvert
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