Page 716 - Merveilles Industrie Tome 4
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710 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
vanille, dont les gousses ont été préalable L’usage du thé ne s’est introduit en Europe
ment broyées avec du sucre. Il ne reste que vers le milieu du dix-septième siècle.
plus qu’à mettre le chocolat, encore chaud, Les Hollandais, qui avaient quelques re
dans des moules, où il durcit, en se refroi lations commerciales avec la Chine elle Ja
dissant, pon, au dix-septième siècle, introduisirent le
Le chocolat, ainsi que nous le disions thé en Europe. Ce fut un médecin hol
plus haut, est un aliment très-substantiel, landais, Tulpius, qui, le premier, fit con
car l’amande du cacao renferme, comme le naître, en 1660, ses propriétés au monde
froment, une matière azotée, une matière savant ainsi qu’au commerce.
grasse, très-abondante, qui a reçu le nom de Vers 1660, le thé commença a être servi
beurre de cacao, et une certaine proportion dans les cafés, en France.
de fécule. Aussi constitue-t-il un élément En 1679, Rontekoe, médecin de l’électeur
essentiellement réparateur, en môme temps de Brandebourg, écrivit un ouvrage spécial
qu’un condiment agréable. sur le thé.
C’est en 1665 que le thé fut importé en
Comme nous n’avons été amené qu’inci- Angleterre. Il était pourtant rare à cette
demment à parler du cacao, nous ne nous époque et coûtait fort cher. On lit, en effet,
étendrons pas davantage sur ce qui concerne dans un ouvrage anglais, que la Compagnie
cette substance alimentaire exotique, et des Indes-Orientales, qui avait reçu le mo
nous passerons à la seconde des deux ma nopole du commerce du thé entre la Chine
tières qui font l’objet de cette rapide Notice, et l’Angleterre, paya 2 livres, 2 onces de
c’est-à-dire au thé. thé destinées à être offertes au roi.
Le monopole de la vente du thé resta ac
quis à la Compagnie des Indes, et ce privi
CHAPITRE II lège est demeuré entre les mains de cette
puissante compagnie jusqu’en 1834.
LE TUÉ. — SA CULTURE EN CHINE. — RÉCOLTE DES FEUILLES
DETHÉ. —TORRÉFACTION DES FEUILLES.— PRÉPARATION L’Ecosse ne fit usage du thé qu’assez long
DU THÉ NOIR ET DU THÉ VERT. — ESSAIS POUR LA CUL
temps après l’Angleterre. H était si peu connu
TURE DU THÉ EN AFRIQUE ET AMÉRIQUE. — LA COM-
en Ecosse, vers la fin du dix-huitième siècle,
. PAGNIE ANGLO-CHINOISE D’ASSAM DANS LES INDES.
qu’en 1785, la duchesse de Monmouth ayant
Le thé (Thea sinensis) est un joli arbris envoyé une livre de feuilles de thé à l’un de
seau qui croît spontanément dans les parties ses parents, sans indiquer la manière
montagneuses de la Chine, et qui s’élève de le préparer, on hacha le thé, on le fit
seulement à 1 ou 2 mètres. Il appartient à bouillir et on le servit comme un plat d’épi
la famille des Ternstrœmiacées, dont le ca- nards.
mellia est un éclatant représentant. Ses feuil Le thé était connu en France vers 1636.
les, d’un beau vert en dessus et d’un vert En effet, deux thèses furent soutenues sur le
pâle en dessous, constituent son principal thé à la Faculté de Paris, pour flatter le chan
produit. La culture de cet arbuste est une celier Séguier, ardent propagateur de la
des richesses de l’empire chinois. nouvelle boisson : l’une, en 1648, établissait
La culture du thé a été importée dans que le thé « donne de l’esprit » {inenti con-
l’Inde, au Rrésil,à l’île de France et même fert'y, l’autre, soutenue en 1657, vantait éga
en France. Malheureusement, dans notre lement les vertus médicinales de la nou
climat, l’arbrisseau du thé ne fournit que velle infusion.
très-peu de feuilles.
L’usage de cette boisson se répandit plus