Page 690 - Merveilles Industrie Tome 4
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684 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
soutire ce lait et on en remplit des vases de son poids de sucre. 11 y a dans chaque boîte
laiton, que l’on range dans une cuve circu 450 grammes de lait concentré. Pour obte
laire remplie d’eau et ayant un faux fond nir du lait, il faut l’étendre de cinq fois son
en bois, sous lequel on fait arriver le courant poids d’eau, ce qui correspond à deux litres
de vapeur d’eau bouillante d’un générateur. et demi ou trois litres de lait. On peut
Le lait est ainsi chauffé doucement au d’ailleurs conserver longtemps ce produit
bain-marie. On le puise alors avec des sans qu’il s’altère, après qu’on a ouvert la
poches en fer-blanc, et on le verse dans une boîte, même en été.
chaudière, où on le fait bouillir. De là on Cette espèce de sirop de lait, une fois
le transvase dans une jatte contenant du étendue d’eau, donne un lait qui est cer
sucre blanc en quantité convenable. tainement égal, s’il n’est supérieur, par le
Quand le mélange avec le sucre est bien goût, à celui que l’on consomme dans Paris.
fait, le lait est aspiré par un tube, qui l’a
mène dans des chaudières d’évaporation.
Ces chaudières sont à double fond. Elles
sont chauffées à la vapeur et communiquent CHAPITRE IX
avec une pompe à air. Grâce à la pompe à LA CONSERVATION DU POISSON.
air, le lait entre en ébullition à + 60°
seulement. Quand la concentration est Le poisson peut se conserver comme la
suffisante, pour le refroidir on fait des viande et par les mêmes moyens. Cepen
cendre le liquide au moyen d’un tube, dant les procédés de conservation ont moins
dans le sous-sol, et on l’introduit dans d’importance industrielle pour le poisson
des grandes boîtes en fer-blanc placées dans que pour la viande.
de l’eau froide. Là il est continuellement Plusieurs procédés servent à la conser
agité avec une spatule, jusqu’à son com vation du poisson : la méthode d’Appert,
plet refroidissement. Alors on remonte les en employant l’huile pour remplir les boî
boîtes et on verse le lait concentré et sucré tes, et divers agents anti-septiques, comme
dans des réservoirs. Au moyen du robinet le sel, ou le vinaigre ; enfin la dessiccation
dont ces réservoirs sont munis, des femmes et l’enfumage.
remplissent de lait concentré de petites Les conserves de sardines, de thon, d’huî
boîtes en fer-blanc auxquelles on soude un très, d’anchois, etc., sont préparées soit par
couvercle. par la méthode d’Appert, soit par l’huile
L’opération est alors terminée et les boîtes seulement, après une cuisson à l’air libre.
en état d’être livrées au commerce. Cette industrie s’exerce dans un grand
A Cham, la production journalière est nombre de ports de mer, en différents pays
de 800 boîtes environ, ce qui absorbe cha des deux mondes. En France, Nantes est le
que jour le produit de deux mille vaches. centre le plus important de cette industrie.
La quantité de lait est moindre en hiver La fabrication des sardines conservées dans
qu’en été ; mais le lait d’hiver se conserve l’huile constitue, à elle seule, une indus
mieux, ce qui permet d’en acheter plus trie qui occupe à Nantes un nombre consi
loin dans le pays, en sorte que la quantité dérable d’ouvriers. La conservation du thon
de lait traitée chaque jour dans l’usine est et des anchois n’a pas moins d’importance,
constante. en d’autres pays.
Le concentré de la Compagnie an Le procédé de fabrication des conserves
glo-suisse de Cham contient un tiers de de poisson, selon la méthode d’Appert,