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658 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
température de + 108° dans les appareils de fer percé de trous. Ce panier étant rem
autoclaves, dont font usage aujourd'hui les pli de boîtes superposées, on l’introduit
fabricants de conserves. dans la chaudière autoclave, et on le place
En résumé, le procédé suivi maintenant sur un faux fond dont est muni l’intérieur
par tous les fabricants de conserves, pour de la chaudière au-dessus et à quelque dis
chauffer leurs boîtes, après qu’on les a fer tance du niveau de l’eau bouillante. Au
mées par la soudure à l’étain, consiste à pla bout d’une demi-heure ou d’une heure
cer un grand nombre de ces boîtes dans une d’exposition des boîtes à cette haute tem
chaudière autoclave et à chauffer l’eau en pérature, on ouvre un robinet de vapeur
fermée dans cette chaudière à la tempéra dont la chaudière est pourvue, et l’excès de
ture de -f- 108°. On maintient les boîtes dans vapeur s’écoulant au dehors, la pression de
la vapeur d’eau à -j- 108° pendant une demi- vient égale à l’intérieur et à l’extérieur de
heure ou une heure, selon le volume et le la chaudière. On peut donc déboulonner le
nombre des boîtes. couvercle et l’enlever, ce qui s’opère au
Quand on veut retirer les boîtes de la chau moyen d’une chaîne s’enroulant sur une
dière, on ouvre un robinet qui donne issue à poulie.
la vapeur d’eau et on soulève, à l’aide d’une La chaudière autoclave étant ouverte, on
chaîne, le couvercle de la chaudière. en retire les boîtes et on les porte au maga
Nous représentons ici (fig. 347) le labora sin, où on les conservera assez longtemps
toire de la cuisson des viandes d’après un des pour que le fabricant soit certain de leurs
sin pris dans les ateliers de M. Ratier, l’un des bonnes conditions de durée.
principaux fabricants de conserves de Paris. On remarque, au milieu de l’atelier que
11 y a dans cet atelier deux chaudières A représente la figure 347, un fourneau C et
et R, qui servent simultanément, ou qui se des bassines. Ces bassines servent à prépa
remplacent l’une l’autre, selon les besoins, rer le bouillon de viande qui est employé
mais qui sont toutes deux parfaitement sem pour remplir les vides que laissent les mor
blables. Chaque chaudière est pourvue d’un ceaux de viandes dans les boîtes où on les
foyer qui met en ébullition l’eau qu’elle ren enferme. Elles servent également à cuire
ferme. La vapeur étant retenue à l’intérieur les légumes quand on prépare des conserves
de la chaudière, puisqu’elle est autoclave, en de légumes.
d’autres termes, close de toutes parts, la On voit sur notre dessin un ouvrier
température de l’eau s’élève dans cette chau occupé à préparer ce bouillon dans la bas
dière au-dessus de -j- 100°. C’est à + 108° sine. Un autre ouvrier, E, verse le bouillon
ou -f- 110° que l’on opère habituellement. qui vient d’être préparé dans un seau de fer
Un thermomètre pour la température, ou un battu, qui sera porté à Y atelier de remplis
manomètre pour la pression, indiquent, à sage des boites.
l’extérieur, le moment où l’on atteint le
terme de + 108° à -j- 110°. Nous ferons maintenant pénétrer le lec
Voici comment on opère pour cuire les teur dans cet atelier de remplissage des boi
viandes à l’intérieur des boîtes, dans l’ate tes, qui est, en même temps, Yatelier de sou
lier que représente la figure 347. dure. La figure 348 représente l’atelier de
Les boîtes étant apportées dans cet atelier la fabrique de conserves alimentaires de
pleines de viande et bien soudées par les M. Batier, dans lequel s’exécutent ces deux
moyens que nous indiquerons plus loin, sont opérations.
enfermées dans une espèce de large panier Voici comment on procède, d’abord au