Page 61 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 61

LE PAIN ET LES FARINES.                                55


      position des conduites de fumée (owras), on   chant le cylindre supérieur, varier le poids
      tire un assez bon parti possible de la chaleur.  de plus de moitié, c’est-à-dire qu’avec un
        Ainsi, pour ce qui concerne les fours des­  pèse-pàle disposé pour découper des pàtons
      tinés à cuire le pain, les progrès que l'on a  de 200 grammes, on peut en découper de
     essayé de réaliser ne sont pas restés acquis   100 à 300 grammes.
     à la pratique générale. De nos jours, on     Pour faire marcher l'appareil, il faut pla­
     chauffe les fours des boulangers à peu près  cer la pâte sur le premier cylindre, lequel
     comme les Romains les chauffaient, il y a  l’entraîne et la met d’épaisseur avant de la
     deux mille ans. On a découvert, à Pompéi,   conduire aux deux autres, dont l’un est muni
      un atelier de boulangerie. Le pétrin, le   de lames qui la découpent en parties égales
      four, voire même les pains, tout a été re­  et de plaques mouvantes qui repoussent les
      trouvé intact. Or le four des boulangers  pàtons et les rejettent ensuite sur une toile
      pompéiens ne diffère pas beaucoup de celui  sans fin, qui donne toute facilité pour les
     de nos boulangers.                        ramasser.
       Nous ne terminerons pas ce chapitre        Cette machine peut découper de 100 à
     consacré aux améliorations mécaniques ap­  120 petits pains par minute.
     portées à l’art de la panification, sans si­
     gnaler l’appareil qui est en usage dans les
     grandes boulangeries pour peser la pâte
     destinée aux petits pains. Nous représen­
                                                            CHAPITRE Vil
     tons ici (fig. 38) le pèse-pâte, inventé et
     construit par M. Deliry.                  MÉTHODE NOUVELLE PROPOSÉE POUR LA PANIFICATION. —
       Cet appareil se compose de trois cylin­   LE PROCÉDÉ MÉGE-MOURIÈS POUR AUGMENTER LE REN­
     dres en fonte; le premier cylindre, disposé   DEMENT DES FARINES. — LE PROCÉDÉ DAUGLISH. — LE
                                                 PAIN CHIMIQUE DE LIEBIG. — LE PAIN HORTSFOBD. —
     à la partie supérieure, fait l’office de distri­
                                                 LE PAIN FABRIQUÉ AUX ÉTATS-UNIS AVEC LE HOUBLON.
     buteur en amenant la pâte aux deux sui­
     vants, et donne immédiatement à la pâte      Dans les procédés actuels de mouture,
     l’épaisseur voulue, par le moyen des deux  on ne retire du blé que 70 à 72 parties de
     vis et volants supérieurs, qui servent à rap­  farine pour 100 parties de blé soumis à
      procher ou à éloigner le cylindre du dessus j  l'action de la meule. On laisse ainsi dans
      de celui du dessous. La pâte étant à son  les déchets, dans les résidus, des matières
      épaisseur se trouve découpée entre les deux  contenant du gluten, c’est-à-dire très-nutri­
      autres cylindres, dont l'un est garni de la­  tives. Il est facile de s’en assurer par l’ins­
      mes et de plaques mouvantes qui jettent  pection du tableau que nous avons donné
      les pàtons sur une toile sans fin, où on n’a  page 18 et qui représente la composition
      plus qu à les ramasser pour leur donner la   de la farine fine pour pain blanc et de la fa­
      forme voulue.                             rine pour pain bis. Le son qu’on extrait à
        Trois sasseurs sont mis en mouvement    grands frais de la farine, contient encore du
      par un rocher et deux ressorts, et ils sau­  gluten et deux fois plus de matières grasses
      poudrent continuellement les cylindres pour  que la farine elle-même. Tous ces principes
      que la pâte n’v ait aucune adhérence.     alimentaires sont perdus avec le son quand
        Le cylindre découpeur peut être disposé   on fabrique le pain avec la farine extraite
      en carrés plus ou moins grands, selon le  à 70 pour 100. On s’est demandé si cette
      poids des petits pains des différents pays, et   perte était irrémédiable, et si l’on ne pour­
      °n peut encore, en éloignant ou en rappro­  rait pas pousser plus loin l’extraction des
   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66