Page 558 - Merveilles Industrie Tome 4
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552 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
65 millimètres de diamètre, qui sert en on réunit trois tonneaux semblables, de telle
même temps, au moyen d’un entonnoir, à sorte que le liquide du premier tombe par
ajouter de nouveau liquide alcoolique, après sa propre pesanteur dans le second, placé
que celui versé précédemment a filtré de la inférieurement, et le second dans le troi
première capacité du tonneau dans la se sième.
conde, et s’est rassemblé dans la partie in La réunion de ces trois tonneaux con
férieure. stitue ce qu’on appelle un appareil de gra
Pour faire écouler le liquide qui se ras duation.
semble au fond du tonneau avant qu’il ait L’acétification avec Vappareil de gradua
atteint les trous du fond G, qui renouvellent tion, est conduite de la manière suivante :
l’air, on ouvre de temps en temps le robi Dans une pièce située au rez-de-chaus
net H, et le liquide est reçu dans un seau. sée, on place côte à côte, trois tonnes sem
Il est facile de comprendre que ces dispo blables à celles que nous avons décrites
sitions favorisent singulièrement le contact plus haut.
mutuel de l’oxygène et de l’alcool, et, par Dans la première tonne on introduit, de
conséquent, la transformation de cet alcool deux heures en deux heures, 15 à 20 litres
en acide acétique. Voici, en effet, la marche d’un mélange d’eau et d’alcool ne ren
du liquide alcoolique. Versé sur le fond su fermant pas plus de 7 pour 100 d’alcool, et
périeur, D, le liquide tombe sur le second composé ordinairement avec de l’eau-de-vie
fond, B. Là il suinte à travers les ficelles, et de grains et de l’eau-de-vie de pommes de
vient tomber goutte à goutte, à l’intérieur terre. Ce mélange pourrait d’ailleurs être
du tonneau, sur les copeaux de hêtre. Il ; composé de vin, de bière bien claire, etc.
mouille ces copeaux, qui présentent une La première tonne reçoit, huit fois dans la
large surface, et s’y trouve divisé de ma- i I journée, la charge de 15 à 20 litres du mé
nière à être exposé sur mille points à la lange alcoolique ; le liquide suinte le long
fois à l’action de l’oxygène de l’air. Cet air des ficelles, s’oxyde, et la réaction provoque
pénètre dans le tonneau par la série de trous une élévation de température de -f- 40 à
percés dans les faux fonds G, attiré qu’il est 4- 45°. En partie acétifié, il descend au fond
par les tubes E, F, qui provoquent dans le ; 1 de la première tonne. Pendant ce temps on
tonneau un tirage assez actif. Le liquide al- j - a ajouté à cette tonne une nouvelle charge
coolique tombant de haut en bas à travers de 15 à 20 litres de mélange alcoolique, et
les copeaux de hêtre, rencontre donc le cou l’on soutire de la même tonne une quantité
rant d’air qui s’élève de bas en haut du ton égale. On verse ce liquide en partie aigri
neau ; et le contact de l’air et du liquide dans la seconde tonne, et l’on renouvelle
est aussi complet que possible. L’acétifica également ces charges successives huit fois
tion se fait ainsi rapidement, et le vinaigre dans la journée, mais en ayant soin d’ajou
formé s’écoule d’une manière continue par ter au liquide soutiré de la première tonne
le tube, H. un litre et demi d’eau chauffée à 4- 34° pour
L’acétification ne serait pas cependant 100 litres du mélange alcoolique. La troi
complète par un seul passage à travers le sième tonne termine l’acétification du li
tonneau ; il faut reverser deux et même trois quide que l’on a soutiré de la dernière
fois dans le tonneau le liquide en partie tonne; il reçoit également sa charge, à in
acétifié. tervalles réglés, et par quantités de 15 à
Pour éviter la main-d’œuvre consistant à 20 litres.
reverser le liquide dans le même tonneau, i Un appareil de graduation ainsi disposé