Page 55 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE PAIN ET LES FARINES                                 49




































              Fig, 30. — Pétrin Deliry muni de ses poulies de commande pour recevoir la courroie d’un moteur
                                            quelconque.


          Le travail mécanique ne laisse dans la  de l’ouvrier est amélioré, et son existence
        pâte ni ces man'ozts ni ces pelotes de farine  placée dans de meilleures conditions.
        que, dans une forte fournée, l’ouvrier, quel­  Il est pénible de penser qu’à une époque
        que habile qu’il soit, néglige presque tou­  où l’industrie a, dans toutes les branches,
        jours. La farine est ainsi complètement et  amélioré ses procédés, l’industrie principale
        bien employée, ainsi que les expériences  de l’alimentation publique demeure étran­
        l’ont démontré, et ce n’est pas une petite  gère aux progrès qui se manifestent autour
        économie pour le boulanger, car la farine  d’elle. Pourquoi, lorsque tout le monde,
        perdue entre dans une proportion considé­  grands et petits, travaille à alléger les fati­
        rable dans le prix élevé du pain.         gues manuelles des classes laborieuses, l’ou­
          La boulangerie trouve donc dans cet ap­  vrier boulanger resterait-il condamné à un
        pareil le moyen de mettre en œuvre une  travail dur, pénible et même abrutissant?
        grande quantité de farine en peu de temps  Son travail se fait la nuit, presque toujours
        et a peu de frais, car on peut pétrir à la fois  dans des caves, où l’air ne pénètre que par
        des fournées doubles et triples, sans aug­  des soupiraux, constamment tenus fermés.
        mentation sensible de dépense. De plus, la  Suffoqué par la chaleur du four, il est con­
        boulangerie n’est plus sujette au désagré­  damné à des efforts continuels, qui usent ses
        ment que présente le changement continuel  forcesetabrégentsavie. Il fautdonc remercier
        «les ouvriers boulangers ; le patron est sûr   les inventeurs qui sont parvenus à amélio­
        <1 avoir chez lui un pétrisseur qui ne fail-   rer son sort et à perfectionner la grande in­
        l'ra jamais, et qu’il pourra lui-même con­  dustrie de la panification, et espérer que le pé­
        duire, a 1 occasion. De son côté, le sort
                                                  trissage mécanique s’étendra de plus en plus.
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