Page 52 - Merveilles Industrie Tome 4
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                   parce que la pâte s’enroulait autour de lui I  la pâte l’air qui est nécessaire pour former,
                   et y restait adhérente. C’est donc autour  par l’oxygène qu’il cède, l’acide carbonique
                   d’un axe imaginaire que sont contournées  qui doit faire lever la pâte.
                   les deux lames dont nous venons de parler.   Pour pouvoir effectuer ces diverses opé­
                   11 en est de même d’une troisième lame qui   rations, le pétrin Deliry se compose d’un
                   les relie toutes deux et qui aboutit égale­  bassin en fonte, tournant sur un axe ver­
                   ment aux deux disques formant les parois  tical . L’intérieur du bassin est muni :
                   latérales du pétrin. Quatre courbes de    1° d’un pétrisseur en forme de lyre, pour
                   moindre dimension complètent la solidarité   fraser la pâte, et ensuite la découper pen­
                   de cet assemblage. Grâce à cette disposition,   dant toute la durée du travail. Ce pétris­
                   les deux lames principales pénètrent l’une  seur tourne verticalement autour d’un pivot
                   après l’autre dans la pâte, la soulèvent et l’al­  situé à son centre et disposé sur un bras
                   longent sans la déchirer. Elles satisfont   fixé au noyau central du pétrin ; 2“ de deux
                   ainsi aux conditions requises.            allongeurs en forme d’hélice, pour souffler
                     Le pétrin Boland est en usage dans beau­  la pâte et l’allonger.
                   coup d’établissements publics. Il a fonc­   Ces derniers tournant sur des axes hori­
                   tionné, par exemple, jusqu’à l’année 1876,   zontaux, la pâte qu’a saisie l’une de leurs
                   à la boulangerie centrale des hôpitaux de  extrémités lorsqu’elle se trouvait en bas, est
                   Paris. Aujourd’hui il a cédé la place à un  allongée quand celle-ci se relève, puis elle
                   autre pétrin mécanique, qui exécute le tra­  retombe en emprisonnant une assez grande
                   vail de la pâte avec plus de célérité et d’exac­  quantité d'air. Ces pièces servent donc à
                   titude : nous voulons parler du pétrin De­  souffler, à aérer la pâte, et cela d’une ma­
                   liry.                                     nière, non pas seulement aussi bonne, mais
                     M. Deliry-Desboves, boulanger à Sois-  plus complète que le travail à bras.
                   sons, est l’inventeur du pétrin mécanique    Pendant le travail de la pâte, le pétrin se
                   qui permet de faire reproduire à la machine   nettoie continuellement de lui-même, à l’aide
                   absolument les mouvements du geindre, ou   d’un coupe-pâte qui s’y trouve adapté. Aussi­
                   ouvrier boulanger. En effet, l’ouvrier ne  tôt que la pâte est terminée, on remplace le
                   travaille pas la pâte d’une manière continue,   coupe-pâte par un porte-balance pour peser
                   il met certains intervalles cadencés dans  la pâte, ce qui évite le travail que nécessi­
                   le maniement de la pâte : ce sont ces mou­  terait son transvasement.
                   vements que reproduit le pétrin Deliry.      Pour pétrir au moyen d’un appareil De­
                     12 ou 15 minutes suffisent pour travailler   liry, on commence par verser de l’eau et le
                   100 ou 200 kilogrammes de farine, selon le   levain, puis l’on met en marche en plaçant
                   diamètre du bassin.                        la courroie sur la poulie fixe, et l’on em­
                     Ce pétrin sert aussi bien pour la prépara-  braye le fraseur, c’est-à-dire le pétrisseur en
                   lion du levain que pour celle de la pâte.   lyre qui se meut autour d’un axe vertical.
                   L’ouvrier chargé de sa marche peut, avec  Lorsque le levain est délayé, on verse la fa­
                   une commodité extrême, régler l’humecta-  rine et l’on embraye les deux pétrisseurs à
                   tion de sa pâte sans arrêter le mécanisme.  hélice. Au bout de douze ou quinze minutes,
                     Nous avons dit que la fabrication de la  la pâte est complètement pétrie. On remonte,
                   pâte nécessite trois opérations : 1° fraser,   au moyen du volant, la vis qui est logée dans
                   c’est-à-dire opérer le mélange de l’eau avec  l’arbre vertical central, laquelle enlève la
                   h levain et avec la farine; 2° découper;^  calotte du noyau du pétrin, et, par suite, les
                   3° souffler, c’est-à-dire faire pénétrer dans | trois pétrisseurs qui en sont solidaires; on a
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