Page 526 - Merveilles Industrie Tome 4
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                 dernier procédé, étant dispendieux, est rare   moment de l'arrivée de la vapeur, il faut
                 ment employé.                              ouvrir, au moyen d’un robinet, un petit
                   Commençons donc par décrire la saccha­   tube, E, pour laisser échapper l’air de l’in­
                 rification de la fécule de pomme de terre   térieur du cylindre.
                 au moyen du malt.                            La cuisson des pommes de terre exige
                   La pomme de terre ne produit pas de      une heure et demie environ. Quand elle est
                 diastase en germant. On ne peut donc       terminée, on ferme le tuyau d'arrivée de
                 suivre ici la même marche qu’avec les      la vapeur et l’on retire les pommes de terre
                 grains, c’est-à-dire provoquer la germination   par le trou d’homme, F, ou plutôt on les
                 du tubercule pour obtenir la diastase. Il   fait passer mécaniquement-dans une trémie,
                 faut se procurer du malt d'orge, que l’on   qui les conduit à l’appareil destiné à les
                 ajoute ensuite à la fécule pour provoquer  écraser.
                 sa transformation en sucre.                  Il faut éviter que les pommes de terre se
                   Pour obtenir un moût sucré à l’aide des
                 pommes de terre, il faut commencer par
                 réduire ces tubercules en pulpe. Dans
                 quelques usines, on râpe la pomme de terre
                 pour la convertir en pulpe, mais il est plus
                 commode d’obtenir cette pulpe en faisant
                 cuire les pommes de terre. Pour cela, on
                 commence par débarrasser ces tubercules de
                 la terre et des débris de toute sorte qu’ils
                 renferment, en les faisant passer dans un cy­
                 lindre de bois à claire-voie, c’est-à-dire dans
                 le laveur-épierreur, que nous n’avons pas à
                 remettre sous les yeux du lecteur, car nous
                 l’avons déjà figuré et décrit dans la Notice
                 sur les Fécules et les pâtes alimentaires, qui
                 fait partie de ce volume (1). Après ce lavage,   Fig. 287. — Cylindre clos pour la cuisson des pommes
                                                                        de terre à la vapeur.
                 on procède à la cochon des pommes de
                 terre, sans les dépouiller de leur peau. Au­  refroidissent avant d’être broyées ; car, en se
                 trefois, on faisait cuire simplement les pom­  refroidissant, elles prendraient une consis­
                 mes de terre dans l’eau ; aujourd’hui, on   tance savonneuse, qui rendrait très-diffi­
                 les cuit à la vapeur.                      cile leur division. On fait donc couler sur
                    La figure 287 représente le vase clos qui  les tubercules qui sortent brûlants du vase
                 sert à cuire les pommes de terre à la vapeur.   où ils ont été cuits, un filet d’eau bouillante,
                 En sortant du laveur-épierreur, qui les a  et on arrose également d’eau bouillante les
                 nettoyées mécaniquement de toutes leurs  cylindres entre lesquels on les écrase.
                 impuretés, les pommes de terre tombent       L’appareil le plus simple pour écraser
                 par le trou d’homme, F, dans un cylindre  les pommes de terre, est un assemblage de
                 de tôle, A, qui est muni d’un double fond, P.   deux cylindres en fonte creux, qui tournent
                 Au moyen d’un tube à robinet, C, on fait  en sens inverse et broient les tubercules
                 arriver le courant de vapeur d’un généra­  entre leurs deux surfaces. La pulpe résul­
                 teur sous le double fond, P. Dans le premier  tant de cet écrasage tombe dans la cuve à
                   (1) Page 89, figure G3.                  saccharification.
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