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520 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
dernier procédé, étant dispendieux, est rare moment de l'arrivée de la vapeur, il faut
ment employé. ouvrir, au moyen d’un robinet, un petit
Commençons donc par décrire la saccha tube, E, pour laisser échapper l’air de l’in
rification de la fécule de pomme de terre térieur du cylindre.
au moyen du malt. La cuisson des pommes de terre exige
La pomme de terre ne produit pas de une heure et demie environ. Quand elle est
diastase en germant. On ne peut donc terminée, on ferme le tuyau d'arrivée de
suivre ici la même marche qu’avec les la vapeur et l’on retire les pommes de terre
grains, c’est-à-dire provoquer la germination par le trou d’homme, F, ou plutôt on les
du tubercule pour obtenir la diastase. Il fait passer mécaniquement-dans une trémie,
faut se procurer du malt d'orge, que l’on qui les conduit à l’appareil destiné à les
ajoute ensuite à la fécule pour provoquer écraser.
sa transformation en sucre. Il faut éviter que les pommes de terre se
Pour obtenir un moût sucré à l’aide des
pommes de terre, il faut commencer par
réduire ces tubercules en pulpe. Dans
quelques usines, on râpe la pomme de terre
pour la convertir en pulpe, mais il est plus
commode d’obtenir cette pulpe en faisant
cuire les pommes de terre. Pour cela, on
commence par débarrasser ces tubercules de
la terre et des débris de toute sorte qu’ils
renferment, en les faisant passer dans un cy
lindre de bois à claire-voie, c’est-à-dire dans
le laveur-épierreur, que nous n’avons pas à
remettre sous les yeux du lecteur, car nous
l’avons déjà figuré et décrit dans la Notice
sur les Fécules et les pâtes alimentaires, qui
fait partie de ce volume (1). Après ce lavage, Fig. 287. — Cylindre clos pour la cuisson des pommes
de terre à la vapeur.
on procède à la cochon des pommes de
terre, sans les dépouiller de leur peau. Au refroidissent avant d’être broyées ; car, en se
trefois, on faisait cuire simplement les pom refroidissant, elles prendraient une consis
mes de terre dans l’eau ; aujourd’hui, on tance savonneuse, qui rendrait très-diffi
les cuit à la vapeur. cile leur division. On fait donc couler sur
La figure 287 représente le vase clos qui les tubercules qui sortent brûlants du vase
sert à cuire les pommes de terre à la vapeur. où ils ont été cuits, un filet d’eau bouillante,
En sortant du laveur-épierreur, qui les a et on arrose également d’eau bouillante les
nettoyées mécaniquement de toutes leurs cylindres entre lesquels on les écrase.
impuretés, les pommes de terre tombent L’appareil le plus simple pour écraser
par le trou d’homme, F, dans un cylindre les pommes de terre, est un assemblage de
de tôle, A, qui est muni d’un double fond, P. deux cylindres en fonte creux, qui tournent
Au moyen d’un tube à robinet, C, on fait en sens inverse et broient les tubercules
arriver le courant de vapeur d’un généra entre leurs deux surfaces. La pulpe résul
teur sous le double fond, P. Dans le premier tant de cet écrasage tombe dans la cuve à
(1) Page 89, figure G3. saccharification.