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518 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
curer, etc., on a recours à la saccharification Les alcools résultant de la saccharification
par l’acide. Les riz et les maïs et d’autres par les acides, sont plus purs que ceux qui
matières provenant des cultures exotiques, proviennent de la saccharification par le
comme les caroubes de l’Algérie, sont quel malt. Ils trouvent un grand emploi dans le
quefois trop dures pour être saccharifiées vinage des vins et la fabrication des eaux-
par la diastase : on les traite alors par l’a de-vie. 100 kilogrammes de riz donnent, par
cide. Avec ce mode de traitement, les ré ce procédé, 35 à 36 litres d’alcool. Les
sidus ont moins de valeur que ceux qui pro seigles, les orges et les maïs donnent à peu
viennent de la saccharification par le malt, près le même rendement que lorsqu’on les
mais il faut considérer aussi que l’opération traite par le malt.
est plus simple et exige moins de main-
d’œuvre, la germination du grain, le tou La méthode que nous venons de décrire
raillage et les infusions se trouvant suppri pour saccharifier le grain par l’acide sulfu
més. Enfin, il n’est pas nécessaire de réduire rique est très-simple, mais elle est assez dis
les céréales en farine ; il suffit de les con pendieuse. MM. Colani, ancien professeur à
casser. l’Académie de Strasbourg, et Kruger, dis
Le procédé de saccharification des céréales tillateur à Niort, sont arrivés à un perfec
par les acides consiste, dans son ensemble, à tionnement réel et pratique de cette méthode
mettre les grains concassés dans une cuve de saccharification.
de bois, avec trois fois leur poids d’eau Leur procédé consiste à opérer sous pres
contenant 6 pour 100 d’acide sulfurique sion, dans un cylindre en cuivre, et à déter
à 60° ou 10° pour 100 d’acide chlorhydri miner d’une manière exacte le nombre de
que à 22°. On fait passer, au moyen d’un calories nécessaires à la saccharification de
tuyau barbotteur, un courant de vapeur chaque substance, en opérant à une pression
à travers ce mélange. On fait durer qua de vapeur donnée et dans un laps de temps
torze à quinze heures ce courant de vapeur, déterminé.
si l’on opère avec l’acide sulfurique, et MM. Colani et Kruger sont ainsi arrivés
neuf à dix heures seulement avec l’acide à fixer le milieu de pression le plus favorable
chlorhydrique. Sous l’influence de la cha au traitement de chaque espèce différente de
leur, l’acide étendu transforme l’amidon grains et d’autres matières. Lorsqu’on dé
d’abord en dextrine, puis en glucose, et l’on passe ce milieu de pression, et par consé
obtient un sirop brunâtre, que l’on fait écou quent de chaleur, on produit la transfor
ler, au moyen d’un robinet, dans une cuve mation du glucose en acide caramélique;
de bois. Là, on sature l’acide libre avec de si l’on opère à une pression inférieure à celle
la craie, puis on ajoute de l’eau froide, de indiquée, on perd le bénéfice du système,
manière que le mélange acquière la densité par la durée trop longue du travail et la dé
de 104 à 105, et que la température soit d’en pense trop forte de combustible.
viron -j- 22°. On fait alors fermenter, au Ils ont tour à tour traité les maïs, les
moyen de la levùre de bière et des résidus orges, les seigles, les blés, puis le foin, la
de fermentations intérieures, avec les pré paille, le bois, etc., et ont ainsi obtenu des
cautions que nous avons décrites pour la résultats très-intéressants. Le foin, par
fermentation du moût provenant du malt. exemple, leur a donné 12 1/2 pour 100 d’al
Nous représentons ici (figure 283), l’en cool. Mais ils se sont surtout appliqués au
semble d’une distillerie de grains opérant traitement industriel des maïs, et leur ren
par les acides. dement est élevé jusqu’à 35 pour 100 d’al