Page 520 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 520

514                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                l’agriculture du 5 février 1876 les extraits,   « La levûre, vendue avec raison sous le nom de
                que nous allons reproduire, du rapport qu’il   levûre française, est donc une levûre de grains
                                                          purs ; elle est de couleur blanche et n’altère nulle­
                a fait à la Société d’encouragement sur l’é­  ment la nuance de la farine. Sa force est très-
                tablissement de Maisons-Alfort.           grande ; elle fait pousser régulièrement la pâte trois
                                                          fois et une quatrième fois dans le four. Elle procure
                  « Les grains employés, dit M. J. Barrai, sont l’orge,   une économie de 40 pour 100 comparativement aux
                le seigle et le maïs. L’orge est exclusivement trans -   autres levûres de grains connues, et de 66 pour 100
                formée en malt, parce que la saccharification de la   sur la levûre de bière. Cette levûre est en grande
                fécule se fait entièrement par le malt, à l’exclusion   partie vendue à la boulangerie de Paris par petits
                absolue de tout acide minéral. Il en résulte que les   paquets de 250 grammes.
                résidus de la fabrication constituent une nourri­  « La fabrication de la levûre de grains comporte
                ture excellente pour le bétail.           nécessairement celle de l’alcool. A Maisons-Alfort,
                  « L’établissement consiste : 1° en une malterie   on fait par jour 70 hectolitres d’un alcool, ramené
                pour faire germer l’orge et obtenir, dans le grain   à 100°, qui ne ressemble en rien à l’alcool ordi­
                malté, la diastase qui servira pour déterminer la   naire obtenu dans les distilleries de grains. Il est
                transformation de la fécule et de l’amidon en sucre ;   d une pureté si remarquable que, sur le marché, il
                — 2° en des moulins qui comptent aujourd’hui huit   est vendu avec une prime de 12 à 15 francs au-
                paires de meules pour réduire les grains et le malt   dessus du cours ordinaire de Paris.
                en farine après un nettoyage parfait ; — 3° en des   « Le troisième produit de l’usine, est la drèche qui
                cuves pour la macération et le brassage, afin d’obte­  provient de la distillation. Il en est fabriqué chaque
                nir un moût sucré ; — 4° en des rafraîchissoirs   jour 175,000 kilogr. Comme 100 kilogr. suffisent
                remarquablement disposés pour abaisser à un degré   pour la nourriture d’une vache laitière ou l’engrais­
                convenable la température des moûts qui provien­  sement d’un bœuf, cela correspond à la nourriture
                nent de la saccharification ; — 5° en des chambres   de 1,750 vaches ou bœufs. Les nourrisseurs des
                où se fait la fermentation des moûts, qui produit des   environs de Maisons-Alfort viennent chercher celte
                jus fermentés et de la levûre ; — 6° en un atelier   matière pour leurs animaux. »
                pour la séparation, le pressage et la mise en sacs
                ou en paquets de la levûre ; — 7° en une distillerie   La pureté de l’alcool préparé dans Lusine
                montée avec les appareils Savalle pour l’obtention   Springer d’Alfort est due, suivant M. Bar­
                de l'alcool ; — 8° enfin, en un atelier pour la reprise
                des drèches ou résidus de la fermentation et de la   rai, d'abord au mode de ferm entation dont
                distillation qui doivent servir à la nourriture du bé­  il a été question plus haut, ensuite aux
                tail. — Avec 100 kilogrammes de grains, on obtient,   appareils de distillation et de rectification
                en moyenne, 28 litres d’alcool supposé à 100°
                centésimaux, 9 kilogrammes de levûre et 700 kilo­  qui y sont employés et qui sont construits
                grammes de drèches.                       par M. Savalle.



                                             LÉGENDE DE LA FIGURE 283.

                A, colonne distillatoire rectangulaire en cuivre, composée  m, tuyau de refoulement de la pompe à matière alimentant
                   d’un soubassement en fonte de fer, de 25 tronçons mu­  l’appareil.
                   nis de regards, et de la couverture.   n, conduite d'eau au réfrigérant.
                B,  brise-mousses renvoyant à la colonne les mousses et  o, sortie des vinasses.
                   les matières entraînées par le courant de vapeur qui   p, conduite d'alcool vers l’éprouvette.
                   se rend de la colonne au chauffe-vins.  q,  conduite des matières chaudes entrant' dans la co­
                C, chauffe-vins tubulaire.                   lonne.
                I), réfrigérant tubulaire à compartiments intérieurs.  retour du brise-mousses.
                E, éprouvette graduée, pour l’écoulement des phlegmes.  s, tube d'air.
                F, régulateur de chauffage de l’appareil.  1, soupape du régulateur de vapeur.
                G, tube de contre-pression pour sortie des vinasses.  2, robinet à cadran réglant l'alimentation des matières à
                H, réservoir d’eau froide.                   distiller.
                i, tuyau conduisant les vapeurs de chauffage de la soupape  3, robinet d’eau froide du réfrigérant.
                   du régulateur à l'appareil.            4, reniflard.
               j, tuyau de pression de la colonne du régulateur.  5, niveau d'eau.
                4, l, tuyau conduisant les vapeurs alcooliques de la colonne   6, purge do la base de la colonne.
                   au orise-mousses et au chauffe-vins.
   515   516   517   518   519   520   521   522   523   524   525