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486 MERVEILLES DE L'INDUSTRIE.
et alimentés par un second alambic su redescend, par le tuyau P, dans la chau
périeur. Dans ces cas, on chauffe alternati dière D.
vement l’un des premiers alambics, tandis Le mélange des vapeurs alcooliques et
que l’autre est vide. aqueuses passe dans les deux plateaux Pis
Le déphlegmateur est l’organe qui caracté torius, b,b', que nous avons représentés à part,
rise l’appareil de Pistorius. Le jeu de cet dans la figure précédente, et dont nous avons
organe étant compris, il nous reste à dé décrit l’effet. Les vapeurs, de plus en plus
crire l’ensemble de l’appareil du construc dépouillées par les plateaux, de l’eau qu’ellc's
teur allemand. contenaient, traversent le tuyau T et arri
La figure 266 donne une coupe du modèle vent dans le réfrigérant F.
de l’alambic de Pistorius le plus en usage Il faut régler l’arrivée de l’eau froide sur
aujourd’hui dans le nord de l’Allemagne les plateaux, de manière à maintenir ces
pour la distillation des vins. plateaux à une température moyenne cal
Cet appareil se compose de deux chaudiè culée selon le degré de concentration que
res C et D, d’un chauffe-vin E, du rectifi- l’on veut donner au produit.
cateur C', du déphlegmateur bb' et du réfri Le vin est contenu dans un réservoir
gérant. placé sous l’atelier. Une pompe le conduit
La chaudière C et la chaudière D sont par le tube R dans le chauffe-vin E. Du
remplies de vin. Le foyer chauffe la première chauffe-vin, le vin passe, par le tuyau P,
chaudière, et les gaz chauds de ce foyer pas dans la chaudière D.
sent sous la seconde chaudière D, l'échauf Les deux chaudières sont munies d’agita
fent, puis elles passent, par un carneau, teurs, pour remuer les moûts épais. Ces
dans le tuyau de la cheminée, x. E est le agitateurs consistent en une chaîne qui
chauffe-vin. traîne sur le fond de la chaudière.
La première chaudière étant en ébulli Pour reconnaître la fin de l’opération,
tion, ses vapeurs suivent le tube G, entrent c’est-à-dire pour s’assurer que la distilla
dans le moût contenu dans la chaudière D, tion ne fournit plus que de l’eau, on ouvre
et le mettent en ébullition. De là, les vapeurs le robinet du tube J, qui communique avec
alcooliques et aqueuses passent, en suivant la chaudière et l’on fait passer les vapeurs
le tuyau H, dans le tuyau N, qui se termine dans le petit serpentin disposé dans le petit
par un tube recourbé P, tandis que l’autre réfrigérant J. On plonge l’aréomètre dans
extrémité du même tube, qui se prolonge le produit obtenu. Si celui-ci indique zéro,
jusque près du fond de la chaudière D, et on vide la chaudière C par une soupape
qui est incliné, ramène à cette chaudière, placée au fond. Le reniflard s’ouvre pen
le phlegme condensé dans cet espace. Le dant l’écoulement et laisse pénétrer l’air
tube P, est recouvert d’une calotte dont le dans la chaudière.
bord touche presque le point le plus bas du L’appareil de Pistorius est très-répandu
chauffe-vin E. Les vapeurs entrant dans dans les distilleries de la Prusse. Seule
cette capacité sont donc en partie conden ment, on ne chauffe plus les chaudiè
sées et ferment alors l’orifice K, de façon res à feu nu, mais à la vapeur. Les chau
à ce que le liquide y soit maintenu en ébul dières et le chauffe-vin sont alors placés l’un
lition par les vapeurs mêmes. sur l’autre.
Le mélange de vapeurs alcooliques et Pistorius construit des alambics dans
aqueuses entre alors dans le chauffe-vin E. lesquels la vapeur n’est pas seulement em
Lejo/Weymequi se produit pendant ce passage ployée à chauffer le vin, mais circule aussi