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482 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE
et par conséquent d’alcool. Ce marc est vendu cesse d'être alcoolique, on arrête le feu, on
aux distillateurs, qui en retirent l’alcool. vide le marc épuisé par le trou d’homme B,
La masse considérable de la matière à on introduit de nouvelle eau entre les deux
distiller et le peu de matière alcoolique fonds, on recharge la chaudière avec du
qu’elle renferme, rendraient difficile l’em nouveau marc, et l’on recommence la dis
ploi des alambics perfectionnés qui servent tillation.
à la distillation des vins : il faudrait agran
dir singulièrement les dimensions des chau Malgré les perfectionnements que l’on a
dières et modifier l’ensemble de l’appareil. essayé d’apporter à la distillation des marcs
On se contente donc, pour distiller les de raisin, l’alcool provenant de cette source
marcs, de l’alambic simple, que l'on munit est toujours de mauvais goût, et ne peut
d’un double fond, pour ne pas brûler les servir à composer des boissons alcooliques.
rafles par le contact des parois chaudes du C’est qu’il existe dans les pépins du raisin
métal. un alcool particulier, Valcool amylique, très-
La figure 264 représente l’appareil géné âcre et de mauvais goût, et, en outre, une
ralement en usage, chez les distillateurs, huile essentielle. Par leur âcreté, ces pro
pour l'extraction de l’alcool des marcs de duits donnent toujours une saveur détesta
raisin. La chaudière A. en cuivre, est pour ble au trois-six de marc. Si l’on a la pré
vue d’un double fond, sur lequel repose caution de fractionner les produits de la
le marc. On remplit d’eau l’intervalle entre distillation, c’est-à-dire de recueillir à part
le fond et le faux fond, et l’on introduit le les liquides condensés à chaque période
marc par le trou d’homme, T, que l’on ferme d’une même opération, on obtient des al
ensuite par des boulons. La chaudière com cools de marc de moins mauvais goût ; mais
munique par un tube, C, avec un réfrigé on ne parvient jamais à les débarrasser
rant ordinaire. Le tube, C, qui conduit les complètement de l’alcool amylique.
vapeurs, au lieu d’être recourbé en forme Un distillateur français, M. J. Brunet,
de col de cygne, présente, au contraire, une emploie une méthode particulière pour
inclinaison, dont la pente est dirigée vers extraire l’alcool du marc, sans entraîner
la chaudière. De cette manière, les produits l’alcool amylique. Il distille le marc dans
les plus aqueux qui se sont condensés dans un courant de vapeur d’eau.
cette première partie, retombent dans la On place le marc dans des paniers de
chaudière. tôle percés de trous, et l’on fait descendre
Comme dans les réfrigérants ordinaires, ces paniers, qui se poussent les uns les au
l’eau froide, venant d’un réservoir supé tres, dans une colonne verticale, en fonte.
rieur, pénètre en suivant le tube GN, à la On dirige alors, à travers cette colonne,
partie inférieure du réfrigérant B qui con un courant de vapeur d'eau, fourni par un
tient le serpentin, S. L’eau chaude, plus générateur. La vapeur arrive par le bas,
légère, s’élève à la partie supérieure, et traverse les paniers percés de trous, emporte
s’écoule constamment parle robinet G d’un la vapeur d’alcool, et vient se condenser
trop-plein. Le liquide alcoolique est re avec l’alcool, dans le serpentin. L’alcool du
cueilli à l’extrémité du serpentin, dans le vin étant plus volatil que l’alcool de marc
vase, F, que l’on nomme vulgairement (alcool amylique) est seul entraîné, à l’état de
bassiot. vapeurs, par le courant de vapeurs d’eau ;
Quand on reconnaît, au moyen de l’al l’alcool de marc reste dans le résidu.
coomètre, que le produit de la distillation M. Désiré Savalle a proposé une mé-