Page 490 - Merveilles Industrie Tome 4
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484                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                tion des vins. C'est que ce résidu offre bien
                peu de ressources. Presque toujours il est
                                                                        CHAPITRE IX
                rejeté hors de l’usine, comme produit en­
                combrant et sans valeur. Les vinasses for­  LES APPAREILS POUR LA DISTILLATION DES VINS EN
                ment aux alentours des distilleries, un ruis­  ALLEMAGNE ET EN ANGLETERRE. — LES ALAMBICS
                                                            PISTORIUS, GALL ET SIEMENS. — LE GRAND ALAMBIC
                seau fangeux et fétide. On est forcé de les
                                                            ANGLAIS OU SYSTÈME COFFEY.
                rejeter dans le plus proche cours d’eau, au­
                tant toutefois qu'il est prouvé que ce cours   Nous dirons un mot des appareils qui
                d’eau n’aura pas à redouter cette cause d’in­  servent à la distillation des vins, dans d’au­
                fection.                                   tres pays que la France.
                  Les embarras qui naissent de l’accumu­     Les appareils qui sont le plus en faveur
                lation des vinasses autour des distilleries,   en Allemagne sont ceux de Pistorius, de
                ont amené à chercher différents procédés  Gall et de Siemens.
                pour tirer parti de ces résidus; mais aucun   Pistorius est le premier fabricant qui, en
                des moyens qui ont été proposés dans ce  Allemagne, ait employé, à l’exemple d’isaac
                but, n’a bien réussi. MM. Juette et Pon-  Bérard, de Cellier-Blumenthal, de Derosne
                devès ont proposé de retirer, par un procédé  et Cail, etc., deux chaudières, au lieu d’une.
                économique, l’acide tartrique qui reste dans  11 imagina, en même temps, des dispositions-
                ces liquides encombrants.                  particulières pour la séparation des vapeurs
                  On recueille les vinasses au sortir de l’a­  d’eau et d’alcool. Son déphlegmateur est
                lambic, et on les traite, encore chaudes,   conçu d’après des principes réellement effi­
                par 1 à 2 pour 100 de leur poids d’acide   caces et originaux.
                chlorhydrique. On laisse déposer le liquide,   L’appareil de Pistorius, très-répandu en
                et on le décante, puis on le traite par de la   Prusse, présente, suivant les localités, d’assez
                chaux, qui forme un dépôt de tartrate de  grandes différences de construction. Les dis­
                chaux, représentant environ 3 à 4 pour 100   positions générales sont les suivantes.
                du poids des vinasses. Ce tartrate de chaux   On fait usage de deux alambics. Le
                est vendu aux fabricants de crème de tartre,   deuxième, placé supérieurement, alimente le-
                qui en retirent l’acide tartrique.
                   Le même procédé peut s’appliquer au
                traitement des marcs pour en recueillir l’a­
                cide tartrique. Pour cela, MM. Juette et
                 Pondevès modifient l’opération de manière
                 à recueillir de l’alcool ou de l’acide tartri­
                 que. Ces fabricants ont calculé qu’un mil­
                 lion d’hectolitres de vins, fournirait jus­
                 qu’à 200,000 kilogrammes d’acide tartrique.





                                                                 Fig. 265. — Déphlegmateur Pistorius.


                                                           premier. 11 est chauffé tant parles vapeurs que
                                                           par la flamme perdue ; les vapeurs alcooliques
                                                           traversent ensuite un chauffe-vin, que les-
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