Page 486 - Merveilles Industrie Tome 4
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              paration de l’alcool du vin par deux sim­  qui a pour titre Guide théorique et pratique
              ples réfrigérants et par l’emploi de deux  du fabricant d’alcools, a publié- dans cet
              chaudières, ne saurait entrer en rivalité   ouvrage la description d’un appareil dont
              avec les grands appareils à colonne.       il est lui-même l’inventeur, et qui parait
                alambic Laugier se contente d’effectuer,   répondre à toutes les conditions exigées par
              avec une remarquable régularité, l’extrac­  la théorie pour obtenir tout à la fois le plus
              tion de l’alcool du vin. M. Basset appelle  grand rendement, les plus grandes concen­
              avec raison ce dernier appareil un appa­   trations de produits et la véritable conti­
              reil mixte, c’est-à-dire intermédiaire entre   nuité de distillation. On trouvera dans le
              l’alambic simple et l’alambic à colonne,   savant ouvrage de l’auteur (1) la description
              par cette raison qu’il ne renferme pas de  de son appareil.
              colonne distillatoire.
                                                           Nous ajouterons, pour terminer ce qui
                A l’Exposition universelle de 1867, on re­  concerne la distillation des vins, que 1 on a
              marqua l’appareil distillatoire de M. Egrot,   construit, récemment, des appareils ambu­
               réduction intelligente des grands appareils   lants pour la distillation des vins. C’est un
               Derosne et Cail et Savalle, dans lesquels la  petit alambic monté sur des roues, qui, à
              bonne utilisation du calorique et la dispo­  la façon d’une locomobile, se transporte
              sition commode des différents organes ren­  d’un lieu à l’autre, grâce au brancard dont
              dent facile et simple la distillation des vins  il est muni, et permet d’opérer la distilla­
              sur une petite échelle.                    tion des vins chez les particuliers.
                 La chaudière de l’appareil Egrot est      De même qu’il y a dans le midi de la
              chauffée soit à feu nu soit à la vapeur. Elle   France des pressoirs ambulants, il y a
              est surmontée de trois larges plateaux distil­  donc, aujourd’hui, des alambics ambulants.
              latoires et d’une colonne analyseuse. Les   Celui que représente la figure 263, et qui est
              vapeurs passent successivement dans le  construit par M. Désiré Savalle, est des plus
              chauffe-vin, lequel repose sur un réfrigé­  simples, en même temps que des plus effi­
              rant à eau dont il est séparé par un dia­  caces.
              phragme. Les vapeurs rétrogradent du         Les appareils ambulants employés jus­
              chauffe-vin dans le dernier plateau distilla­  qu’ici avaient de petites dimensions, et
              toire, et, de leur côté, les liquides conden­  étaient d’une faible puissance ; ils étaient
              sés dans le chauffe-vin, retournent à la co­  chauffés à feu nu, ce qui rendait leur travail
              lonne analyseuse.                         défectueux. Celui de M. Savalle est chauffé
                L’alambic de M. Egrot est calculé pour  à la vapeur et muni d’un régulateur de va­
              de petites distillations et pour donner de  peur. Pour être parfaitement épuisé, le vin
              l’alcool à 80° centésimaux ; mais il pour­  ne séjourne dans ce nouvel appareil que
              rait, avec quelques modifications, donner  l’espace de cinq minutes ; il en résulte que
              de l’alcool entièrement déphegmé.         les produits obtenus sont exempts de coups
                Comme appareils du même genre, c’est-  de feu et présentent une qualité exception­
              à-dire pouvant suppléer aux appareils mo­  nelle.
              numentaux Derosne et Cail et Savalle, nous   L’appareil ambulant représenté par la
              citerons encore l’aZamôzc Dreyfus et Y ap­  figure 263 donne un travail journalier de 150
              pareil Lacambre.                          hectolitres de vin et ne dépense que 300 ki­
                                                        logrammes de houille. Il se compose d’une
                M. N. Basset, auteur de l’important traité   (1) 3' partie, in-8». Paris 1873, pages 280 et suivantes.
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