Page 482 - Merveilles Industrie Tome 4
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               retombe dans la chaudière, par les trous  chacun en rapport avec les spires b,b,
               percés dans la capsule.                   des serpentins du grand chauffe-vin GG
                 De la colonne déphlegmante E, les va­   (fig. 261), le produit de l’opération. Il suffit,
               peurs s’élèvent dans la colonne de rectifica­  pour cela, d’ouvrir le robinet adapté au se-
               tion, F (fig. 260), qui rappelle l’ancien cy­
               lindre à diaphragmes communiquants d'I-
               saac Bérard. Elle renferme six cases super­
               posées, recouvertes chacune d’une calotte.
               Cette case constitue une sorte d’appareil de
               rectification dans lequel les vapeurs doivent
               traverser la mince couche de liquide con­
               tenue au fond de la case. A chaque rectifi- |
               cation dans ces six petites boîtes, il se dégage
               une certaine quantité d’alcool, et lorsque le
               niveau du liquide condensé dans les six cases
               dépasse une certaine hauteur, il tombe dans
               la case inférieure, et ainsi de suite jusqu’à
               ce que ces portions de liquide aqueux retom­
               bent dans la colonne déphlegmante, E.
                 En traversante colonne déphlegmante, E,
               et la colonne de rectification F, le mélange
               des vapeurs alcooliques et aqueuses a subi
               la rectification. Ainsi dépouillées d’une ;
               grande partie de leur eau, les vapeurs pénè- !
               trent, par le tube N, dans le grand chauffe-
                                                         Fig. 260. — Coupe de la partie supérieure de la colonne
               vin, GG, que nous représentons à part et    distillatoire de l’appareil Derosno et Cail, ou colonne de
               en coupe dans la figure 261. En traversant   rectification.
               les spires h, h de ce serpentin, le mélange  cond tube d, e, et de constater, au moyen de
               des vapeurs d’eau et d alcool se dépouille  l’éprouvette, la force de l’alcool.
               de plus en plus des vapeurs d’eau. Ce mé­    Avec toutes ces dispositions, on obtient
               lange de vapeurs se rend alors, en suivant   une distillation continue, c’est-à-dire qu’il
               le tube P, dans le deuxième chauffe-vin ou  n’est pas nécessaire de toucher à l’appareil
               réfrigérant, H (fig. 258, page 473), qui n’est  une fois qu’il est chargé de vin. L’alcool
               autre chose qu’un condenseur dans lequel le  coule constamment, et le vin arrive éga­
               vin sert de moyen de refroidissement. Les  lement d’une manière constante et régu­
               vapeurs alcooliques presque pures arrivent  lière. En effet, pendant que l’on recueille,
               ainsi seules dans le petit et dernier réfrigé­  dans le bassiot, de l’alcool, par le serpen­
               rant H, de sorte que, par le tube qui termine  tin 1 (fig. 259), la vinasse s’écoule par le
               le serpentin du réfrigérant II, il s’écoule  tube 0, et du vin arrive constamment du
               dans le bassiot ou l’éprouvette I, de l’al­  récipient M, en un filet, dont on règle à vo­
               cool ne contenant qu’une faible quantité  lonté l’écoulement, au moyen du robinet a
               d’eau.                                     tlotteur régulateur.
                 Disons, d’ailleurs, que l’on règle à vo­   Cependant la distillation n’est jamais con­
               lonté la force de l’alcool que l’on obtient,   tinue dans toute l’acception du mot, car il
               en recueillant, par les tubes a, a, qui sont ’   faut, de temps en temps, arrêter le feu,
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