Page 480 - Merveilles Industrie Tome 4
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                 nière d’un serpentin. Ce serpentin, D, est  par-dessus la seconde chaudière. Cette co­
                 plongé dans l’eau que contient un seau de   lonne analyseuse est composée de deux par­
                 bois ou de métal. Pour que l’eau qui sert  ties, E, F. La première partie, E, qui forme
                 à la condensation soit toujours froide, on  la moitié de sa hauteur, est garnie de petits
                 la remplace, à mesure qu’elle s’échauffe,   plateaux superposés, en forme de capsule,
                 en faisant couler continuellement un filet  destinés à recevoir le vin en couches minces
                 d’eau froide dans le seau de bois ou de mé­  et divisées. Dans la seconde moitié, ou moi­
                 tal. On a l’attention, dans tous les réfrigé­  tié supérieure, F, il n’y a point de plateaux.
                 rants, de faire arriver l’eau froide par la  Cette deuxième partie s’appelle colonne à
                 partie inférieure du seau et de faire écouler  rectifier; c’est à proprement parler l’ancien
                 l’eau chaude par la partie supérieure, b, du  cylindre à diaphragmes communiquants
                 même seau, au moyen d’un tuyau qui est  d’isaac Bérard.
                 constamment ouvert. L’eau chaude étant       En sortant de la colonne distillatoire, EF,
                 plus légère que l’eau froide, s’élève à la  les vapeurs passent dans l’appareil G, que
                 partie supérieure du seau ; c’est donc en ce  l’on appelle grand chauffe-vin. Ce chauffe-
                 point qu’il faut placer le trop-plein, b, afin   vin n’est autre chose qu’un serpentin noyé
                 d’évacuer l’eau chaude plutôt que l’eau    dans un seau de cuivre, que l’on maintient ,
                 froide.                                   constamment rempli de vin. Aux spires de ce
                   Le grand appareil pour la distillation con­  serpentin intérieur, sont soudés de petits
                 tinue des liquides alcooliques en usage au­  tubes d’écoulement, a, a, fermés par des robi­
                 jourd’hui chez toutes les nations, est un   nets qui permettent de recueillir à volonté les j
                 perfectionnement de l’appareil construit en  produits alcooliques condensés en différentes
                 1825 par Cellier-Blumenthal, qui lui-même  parties de ce serpentin, et qui sont de diffé- j
                 n’avait fait que mettre à profit les principes  rentes forces. En recueillant les liquides al- 1
                 posés par lsaac Bérard dans son cylindre à dia­  cooliques par les robinets que portent ces
                 phragmes, et qui parvint, en même temps,   petits tubes, a, a, on s’assure, au moyen de
                 à résoudre le problème capital de rendre la   l’aréomètre, du degré de spirituosité de l’al­
                 distillation à peu près continue.          cool fourni par l’opération.
                   Les deux modèles de ce système qui sont    En sortant du grand chauffe-vin, G, les
                 le plus en faveur aujourd’hui sont l’alam­  liquides condensés, ou les vapeurs, passent,
                 bic de Derosne et Cail et celui de Désiré   par le tube P, dans le réfrigérant II, qui
                 Savalle. Nous allons décrire l’un et l’autre.  sert, en même temps, de petit premier
                   \d alambic de Derosne et Cail, le plus an­  chauffe-vin, car le vin, à mesure qu’il arrive,
                 cien des deux, est représenté dans son en­  remonte, en reprenant son niveau, dans le
                 semble par la figure 258, et dans ses détails  grand chauffe-vin G. Le vin est introduit
                 par les figures 259, 260 et 261. Il se compose   dans ce réfrigérant H, par le robinet V, fixé
                 de deux chaudières installées l’une près de   au bas du réservoir de vin, L. Un robinet à
                 l’autre, dont l’une B est chauffée directe­  flotteur, régularise l’introduction du vin
                 ment par le foyer ou par un courant de va­  dans le premier, ou petit chauffe-vin, 11, et
                 peur fourni par un générateur, et l’autre, A,   de là dans le grand cliauffe-vin, ou réfrigé­
                 est chauffée par la vapeur du vin développée   rant, G.
                 dans la première chaudière B. Les vapeurs    Voici comment marche une opération avec
                 passent dans la seconde chaudière en sui­  ce grand et bel appareil.
                 vant le tube en col de cygne, C.             On commence par remplir de vin la chau­
                   La colonne analyseuse des vapeurs s’élève   dière B, par une ouverture Y dont elle
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