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474 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
nière d’un serpentin. Ce serpentin, D, est par-dessus la seconde chaudière. Cette co
plongé dans l’eau que contient un seau de lonne analyseuse est composée de deux par
bois ou de métal. Pour que l’eau qui sert ties, E, F. La première partie, E, qui forme
à la condensation soit toujours froide, on la moitié de sa hauteur, est garnie de petits
la remplace, à mesure qu’elle s’échauffe, plateaux superposés, en forme de capsule,
en faisant couler continuellement un filet destinés à recevoir le vin en couches minces
d’eau froide dans le seau de bois ou de mé et divisées. Dans la seconde moitié, ou moi
tal. On a l’attention, dans tous les réfrigé tié supérieure, F, il n’y a point de plateaux.
rants, de faire arriver l’eau froide par la Cette deuxième partie s’appelle colonne à
partie inférieure du seau et de faire écouler rectifier; c’est à proprement parler l’ancien
l’eau chaude par la partie supérieure, b, du cylindre à diaphragmes communiquants
même seau, au moyen d’un tuyau qui est d’isaac Bérard.
constamment ouvert. L’eau chaude étant En sortant de la colonne distillatoire, EF,
plus légère que l’eau froide, s’élève à la les vapeurs passent dans l’appareil G, que
partie supérieure du seau ; c’est donc en ce l’on appelle grand chauffe-vin. Ce chauffe-
point qu’il faut placer le trop-plein, b, afin vin n’est autre chose qu’un serpentin noyé
d’évacuer l’eau chaude plutôt que l’eau dans un seau de cuivre, que l’on maintient ,
froide. constamment rempli de vin. Aux spires de ce
Le grand appareil pour la distillation con serpentin intérieur, sont soudés de petits
tinue des liquides alcooliques en usage au tubes d’écoulement, a, a, fermés par des robi
jourd’hui chez toutes les nations, est un nets qui permettent de recueillir à volonté les j
perfectionnement de l’appareil construit en produits alcooliques condensés en différentes
1825 par Cellier-Blumenthal, qui lui-même parties de ce serpentin, et qui sont de diffé- j
n’avait fait que mettre à profit les principes rentes forces. En recueillant les liquides al- 1
posés par lsaac Bérard dans son cylindre à dia cooliques par les robinets que portent ces
phragmes, et qui parvint, en même temps, petits tubes, a, a, on s’assure, au moyen de
à résoudre le problème capital de rendre la l’aréomètre, du degré de spirituosité de l’al
distillation à peu près continue. cool fourni par l’opération.
Les deux modèles de ce système qui sont En sortant du grand chauffe-vin, G, les
le plus en faveur aujourd’hui sont l’alam liquides condensés, ou les vapeurs, passent,
bic de Derosne et Cail et celui de Désiré par le tube P, dans le réfrigérant II, qui
Savalle. Nous allons décrire l’un et l’autre. sert, en même temps, de petit premier
\d alambic de Derosne et Cail, le plus an chauffe-vin, car le vin, à mesure qu’il arrive,
cien des deux, est représenté dans son en remonte, en reprenant son niveau, dans le
semble par la figure 258, et dans ses détails grand chauffe-vin G. Le vin est introduit
par les figures 259, 260 et 261. Il se compose dans ce réfrigérant H, par le robinet V, fixé
de deux chaudières installées l’une près de au bas du réservoir de vin, L. Un robinet à
l’autre, dont l’une B est chauffée directe flotteur, régularise l’introduction du vin
ment par le foyer ou par un courant de va dans le premier, ou petit chauffe-vin, 11, et
peur fourni par un générateur, et l’autre, A, de là dans le grand cliauffe-vin, ou réfrigé
est chauffée par la vapeur du vin développée rant, G.
dans la première chaudière B. Les vapeurs Voici comment marche une opération avec
passent dans la seconde chaudière en sui ce grand et bel appareil.
vant le tube en col de cygne, C. On commence par remplir de vin la chau
La colonne analyseuse des vapeurs s’élève dière B, par une ouverture Y dont elle