Page 477 - Merveilles Industrie Tome 4
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L’ALCOOL ET LA DISTILLATION.                              471


          l’usine Cail. Mais le brevet étant tombé   le déphlegmateur, espèce de réduction de
          dans le domaine public, tous les construc­  notre colonne analyseuse, et il l’appliquait
          teurs ont pu se livrer à cette fabrication, et  avec bonheur à la rectification des alcools.
          s’appliquer à en perfectionner le méca­   Nous décrirons, dans un des chapitres
          nisme.                                    suivants, les appareils distillatoires de Pis­
            Parmi les fabricants qui se sont occupés  torius , et ferons connaître les modifica­
          avec le plus de succès de la construction  tions qui ont été apportées de nos jours à
          des appareils distillatoires, depuis l’expira­  ce système, par M. Siemens.
          tion des brevets Derosne et Cail, il faut ci­  L’Angleterre n’a rien innové dans l’art
          ter Amand Savalle. Né en Normandie,       distillatoire. L’appareil dont nos voisins
          Amand Savalle s’établit comme distillateur  font usage pour la distillation des liquides
         à la Haye, et créa plusieurs usines de distil­  alcooliques, n’a de remarquable que ses
         lation en Hollande. Ayant eu connaissance  énormes dimensions; mais les organes de ce
         de la nouvelle colonne analyseuse de Cellier-  gigantesque alambic ne sont que L? repro­
         Blumenthal , il s’appliqua à la perfec­    duction agrandie de l’appareil Derosne et
         tionner. Il modifia, d’une manière par­    Cail.
         ticulière, les plateaux de la colonne ana­
         lyseuse ; mais il abandonna ensuite cette    Telle est la longue série de travaux qu’il
         première disposition, et construisit les pla­  a fallu accomplir pour arriver à créer les
         teaux suivant un système tout nouveau.     appareils actuels pour la distillation des
           En 1855, Amand Savalle revint en  vins et des divers liquides alcooliques. Ces
         France, et s’établit à Saint-Denis. Il est  appareils constituent de véritables chefs-
         mort à Lille, en 1864. Son fils, M. Désiré  d’œuvre, par la précision de leur méca­
         Savalle, a apporté divers perfectionnements  nisme et l’économie de leur emploi.
         aux appareils distillatoires, et il se livre sur
         une grande échelle à la construction de ce   C’est aux perfectionnements des appareils
         genre d’appareils.                         distillatoires qu’il faut attribuer le dévelop­
           Un autre constructeur, M. Egrot, a fait  pement immense qu’a pris en France, en
         connaître, à l’époque de l’Exposition uni­  Allemagne, en Angleterre et en Belgique,
         verselle de 1867, un alambic qui réalise  l’industrie de la distillation.
         de bons perfectionnements. Nous ferons       En France, depuis l’année 1855 environ,
         connaître l’appareil distillatoire de M. Egrot,   grâce aux efforts heureux d’un certain nom­
         dans le chapitre qui sera consacré à la  bre de savants et d’agriculteurs, parmi les­
         description des divers appareils dont fait  quels il faut citer MM. Dubrunfaut, Cham-
         actuellement usage l’industrie générale de  ponnois, Leplay, Kessler, etc., l’industrie
         la distillation. .                         de la distillation de la betterave a pris une
                                                    extension immense, et constitue, pour nos
            Pendant que la France créait un ma­     départements du Nord, une source inépui­
         gnifique ensemble d’appareils distillatoires,   sable de prospérité. Quand l’agriculture et
         en perfectionnant la colonne analyseuse  l’industrie se donnent la main, cette alliance
         d’isaac Bérard et de Cellier-Blumenthal,  est au plus haut point féconde, et tel est
          l’Allemagne inventait un appareil particu­  l’heureux spectacle que nous présentent
          lier, auquel elle reste encore fidèle. Le cons­  aujourd’hui nos départements du Nord,
          tructeur Pistorius imaginait un petit système  dont les villes et les campagnes sont cou­
         de condensation extrêmement ingénieux,  vertes d’usines tout à la fois agricoles et
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