Page 473 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 473

L’ALCOOL ET LA DISTILLATION.                              467

           double de celle des cases intermédiaires. A   ces tuyaux que les vapeurs alcooliques pas­
           partir de la première case, ces différents  sent, lorsqu’on fait usage de tout l’appa­
           milieux communiquaient les uns avec les  reil.
           autres par un tube, qui, partant du sommet   p, p, sont les tuyaux qui établissent la
           de chaque diaphragme, se recourbait en arc  communication entre le fond de chaque case
           et pénétrait, par le fond, dans la case sui­  et le tuyau ab qui ramène les phlegmes dans
           vante, à quelques centimètres de distance.   la chaudière, lorsqu’on ouvre les robinets
           Au bas de chaque case, un tube à robinet  dont chacun est armé.
           sortant de 1? bâche, aboutissait au tuyau    O, est un tuyau soudé à la partie supérieure
           commun qui faisait revenir à la chaudière   de la dernière case de Yalcogène, et qui sert
           les liquides aqueux. Huit tubes correspon­  à porter les vapeurs dans le serpentin, pour
           dant aux diverses cases servaient à opérer   les condenser.
           ce retour à la chaudière. Un tube recourbé,   PD, est le réfrigérant renfermant Yalco-
           s’élevant de la huitième case, amenait les  gène. Nous supposons le côté de devant
           vapeurs spiritueuses dans le serpentin.   de ce réfrigérant enlevé, pour laisser voir
             Le tube qui partait du chapiteau de la  l’alcogène qui est dans son intérieur. Q,
           chaudière pouvait à volonté, c’est-à-dire en   est la cuve dans laquelle est renfermé le
           ouvrant un robinet, diriger toutes les va­  serpentin, immergé dans l’eau, R, l’extré­
           peurs émanant de la chaudière, soit dans la  mité du serpentin, par laquelle la liqueur
           première, soit dans la dernière case.     condensée coule dans le bassiot ou dans
             Le chargement de la chaudière s’opérait  la futaille ; S, le robinet à trois eaux, qui
           par un tuyau adapté à la partie supérieure  sert à diriger à volonté les vapeurs, soit
           de la première et de la huitième case.    dans le tuyau E, soit dans le prolongement
             La figure 25b représente l’appareil distil-   du tuyau C.
           latoire d’Augustin Ménard.                  TU, est le cylindre condensateur ou Yal-
             A est la chaudière, B, le chapiteau, qui se   cogène, X, le tuyau de charge de la chau­
           termine par un tuyau, C, lequel plonge jus­  dière.
           qu’au fond de la huitième case, et est soudé   En distillant du vin avec cet appareil, on
           au condensateur, au point D. E, est un    obtenait de l’eau-de-vie ou du trois-six
           tuyau latéral qui part du tuyau C, et  à toute preuve, en recueillant les produits
           plonge jusqu’au fond de la première case.   dans une des cases. Pour obtenir, par exem­
           G est le tuyau de charge de la première  ple, de l’eau-de-vie à 33°, on tournait le
           case. H, le tuyau de charge de la dernière  robinet à trois eaux S, de manière à ce
           case.                                     qu’il bouchât la communication avec le tuyau
             Ces deux tuyaux servent à introduire de  latéral E, et que les vapeurs fussent portées
           l’eau-de-vie ou des esprits dans l’une ou l’au­  directement par le tuyau CD, dans la hui­
           tre de ces cases, si l’on veut obtenir des  tième case, où elles se déphlegmaient en
           esprits rectifiés.                        partie ; elles se rendaient ensuite dans le ser­
             T, U, sont les deux cases extrêmes, qui sont  pentin par le tube O.
           deux fois plus grandes que les autres ; K, les   L’appareil d’Augustin Ménard n’était
           six.cases intermédiaires; L,L, les tuyaux qui   autre chose que la réunion des deux appa­
           établissent la communication d’une case  reils d’Édouard Adam et d’Isaac Bérard.
           dans l’autre. Chacun de ces tuyaux part de  La preuve la plus manifeste qu’on en
           la partie supérieure du diaphragme, et  puisse donner, c’est que Ménard ayant fait
           descend jusqu’au fond de la case. C’est par   établir cet appareil chez un distillateur du
   468   469   470   471   472   473   474   475   476   477   478