Page 470 - Merveilles Industrie Tome 4
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464 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
différents constructeurs, parleurs essais, par résuma tous ces systèmes dans un harmo
leurs longs tâtonnements et les dépenses nieux ensemble. 11 est donc souverainement
considérables qu’ont exigées leurs recher illogique et injuste d’attribuer à Édouard
ches, ont fini par porter l’appareil pour la Adam la paternité de toutes les inventions
distillation des vins à un degré extraordi I rassemblées dans l’appareil Derosne et Cail.
naire de perfection. L’appareil Derosne et . Nous espérons que dans une autre édition de
Cail est le dernier terme et le résultat de son ouvrage , M. Girardin voudra bien don
cet ensemble de recherches. Donner le ner à ses lecteurs le dessin exact de l’appareil
dessin de l’alambic Derosne et Cail, en l’ap d’Edouard Adam, et rendre à Bérard ce qui
pelant : « Appareil d’Adam, plus ou moins appartient à Bérard. On verra alors s’il est
modifié dans quelques-unes de ses parties, sui permis d’établir le moindre rapprochement
vant les localités, » c’est absolument comme entre les œufs de cuivre d’Édouard Adam et
si l’on donnait, dans un ouvrage, le dessin la colonne distillatoire de Derosne et Cail.
de la locomotive actuelle, en l’intitulant : Dans sa Biographie d’Edouard Adam,
« Machine à vapeur de Denis Papin, plus ou M. Girardin élève des reproches fort in
moins modifiée dans quelques-unes de ses justes contre les populations du midi de la
parties, selon le temps et les lieux. » En France, qu’il accuse d’avoir fait à son com
omettant ainsi les noms des inventeurs qui patriote un très-mauvais accueil, de l’avoir
ont perfectionné la machine à vapeur de repoussé et presque traqué comme un en
puis Papin jusqu’à nos jours, en suppri nemi du pays.
mant d’un trait de plume les noms et les
« On voit, ditM. Girardin, un étranger, un homme
travaux de Savery, de Newcomen, de James
de savoir et de bonne foi, se débattre en vain contre,
Watt, d’Olivier Evans, de Stephenson, etc., une ligue puissante, qui veut le dépouiller de ce
etc., on commettrait la même inexactitude qu'il a trouvé à force de persévérance et de soins.
que commet M. Girardin en supprimant les Ses adversaires cherchent à faire de leur cause m c
affaire nationale, en dénonçant l'homme de Rom n
noms de Cellier-Blumenthal,dcDubrunfaut,
à toutes les populations du Midi, comme voulant
de Derosne et Cail, etc., pour faire honneur monopoliser la fabrication des esprits et des eaux-
au seul Edouard Adam du riche tribut des de-vie, afin de mettre sous sa dépendance les pro
priétaires de vignobles, les négociants, et d’anéan
inventions de ses successeurs. La vérité est
tir les petites fabriques qui, dans ces contrées, don
que le premier appareil d’Edouard Adam, nent à vivre à plus de dix mille familles. Et après
ce que nous avons appelé Fappareil d’essai, l’avoir représenté comme un ennemi dangereux pour
le pays qui l’a reçu, on le signale comme un igno
qui fut construit en 1801, était une ma
rant plagiaire, qui a puisé l'idée de toutes ses pré
chine informe et grossière. C’était tout sim tendues inventions dans les vieux auteurs qui ont
plement l’appareil de Woolf, exécuté en écrit sur la distillation. Partout, dans les phas< s
cuivre. Le second appareil qu’il fit bre différentes de cette lutte animée [on aperçoit une
partialité révoltante contre le pauvre Adam. Sa vie
veter en 1805, était un véritable et bon ap estplusieurs fois menacée. Un appareil, dont la con
pareil distillatoire, qui introduisait une idée fiscation lui a été adjugée, est enlevé, malgré les
nouvelle dans l’industrie : l’application du garde-scellés par une troupe d’hommes armés et
masqués. Un prévenu est soustrait à la force publi
système de Woolf à la distillation. Mais ce
que, que le peuple insulte. Et, quand un contrefac
n’était là qu’une partie de la question. Bé- teur a été convaincu, c’est à 24 francs que le juge
rard vint apporter le grand principe de de paix borne les dommages et intérêts dus à Adam,
enlecondamnant, lui, à supporter 1,700à 1,800 francs
la colonne analyseuse, et après lui, Cellier-
de frais ! »
Blumenthal le principe de la distillation
continue, qui avait manqué jusque-là à tous Ces accusations contre les habitants du
les systèmes. L’appareil de Derosne et Cail bas Languedoc sont fort déplacées. Voila un