Page 476 - Merveilles Industrie Tome 4
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470 MERVEILLES DE L INDUSTRIE.
Voici quelle est alors leur marche. Les va eut pour résultat de créer l’appareil actuel
peurs sont arrêtées par le robinet a, qui est pour la distillation des vins et alcools.
fermé ; elles descendent par le robinet f, Un ingénieur belge, Cellier-Blumenthal,
parcourent les trois cases du premier cylin eut l’idée, vers 1820, de disposer la colonne
dre, remontent par le robinet g, se rendent analyseuse d’isaac Bérard, verticalement au-
dans le tuyau D, sont arrêtées par le robi dessus de la chaudière, au lieu delà placer
net b, descendent dans le robinet h, par horizontalement, comme on l’avait toujours
courent les trois cases du second cylindre, fait jusque-là. Il apporta, en même temps,
remontent par le robinet i, se rendent en un immense perfectionnement à cette même
core dans le tuyau D, sont arrêtées par le colonne en la divisant en deux parties, de
robinet c, descendent par le robinet K, et telle manière que sa moitié inférieure ser
continuent ainsi leur route, et de la même vît à échauffer le vin avant de le faire
manière, jusqu’à la fin. pénétrer dans la chaudière, et la moitié
Pendant la distillation, il se forme des supérieure à jouer le rôle d’analyseur, c’est-
phlegmes dans chaque case ; mais ils ne res à-dire à opérer la rectification comme dans
tent pas dans la case comme dans les appa la colonne de Bérard. Cette disposition
reils de Ménard et d’Adam ; ils coulent con amena à rendre l’opération continue, ce qui
tinuellement dans la chaudière par les pe n’existait pas dans l’alambic d’isaac Bérard,
tits tubes qui sont au-dessous des cylindres, ni dans les appareils de ses imitateurs.
et sont portés par eux dans le tuyau de re Le système de Cellier-Blumenthal réalisait
tour KL, comme dans l’appareil de Bé- complètement toutes les espérances conçues
rard. jusque-là, pour rendre la distillation des
Cet appareil différait peu de celui d’isaac vins et autres liquides prompte et écono
Bérard. Seulement, la disposition qu’Alègre mique.
avait donnée au condenseur, en le divisant en Cellier-Blumenthal, après avoir eu a dé
quatre parties séparées, et plongées chacune fendre son invention dans un procès contre
dans une bâche particulière, remplie d’eau, l’Italien Baglioli, put disposer de la propriété
était avantageuse. Elle prépara l’invention, de son brevet. Bernard-Derosne, pharma
faite plus tard par Cellier-Blumenthal, de la cien à Paris, dans le faubourg Saint-Honoré,
colonne verticale. Si l’on jette, en effet, les se rendit acquéreur du brevet de Cellier-Blu
yeux sur la figure 256, qui représente l’ap menthal, moyennant une rente annuelle de
pareil d’Aligre, on voit qu’en le plaçant douze cents francs, et il créa à Chaillot, rue
verticalement au-dessus de la chaudière, on des Batailles, une usine pour la construction
a la disposition de la colonne analyseuse des de cet appareil distillatoire. Un des élèves de
appareils modernes. sa pharmacie, Cail, ayant réussi à perfection
ner encore cet appareil, Derosne le prit pour
Un autre distillateur, Carbonel, à Aix, son associé. C’est ainsi que fut fondée l’usine
construisit un alambic qui ne diffère pas Derosne et Cail, qui devait prendre plus tard
assez des précédents pour exiger une des de si grands développements. On comprend
cription particulière. maintenant pourquoi l’appareil de Cellier-
Blumenthal porte aujourd’hui le nom & ap
Nous passons également sur plusieurs pareil Derosne et Cail.
autres modifications qu’on essaya d’apporter
à la colonne analyseuse d’isaac Bérard, et L’appareil Derosne et Cail est resté pen
nous arrivons à la découverte définitive qui dant de longues années le privilège de