Page 444 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 444

438                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE


                ne nous parut que gigantesque, et nous ne pûmes   munique avec un second serpentin, beau­
                nous empêcher de faire remarquer qu'on avait em­  coup plus long que le premier, noyé dans
                ployé beaucoup de cuivre et de main-d’œuvre en
                pure perte. Nous assurâmes qu’il pouvait être beau­  une autre grande cuve, V, placée au-
                coup simplifié. Nous apprîmes avec plaisir que ce   dessous de la première, et qui est pleine
                que nous proposions était déjà fait, et l’on nous con­  d’eau.
                duisit chez plusieurs distillateurs où nous eûmes la
                satisfaction de voir des appareils infiniment plus   Le réservoir du vin à distiller était placé
                simples et produisant le même effet. C’est un de ces   au-dessous de la grande cuve inférieure, V,
                appareils que nous allons décrire. Ceux qui dési­  dans un creux pratiqué dans la terre. C’é­
                reraient connaître le grand appareil d’Édouard   tait une citerne en maçonnerie et pierres
                Adam, en trouveront une excellente description par
                M. Chaptal, insérée dans le Nouveau cours complet   de taille. De ce réservoir le vin était porté
                d’agriculture théorique et pratique, en 13 vol. in-8°,   par une pompe à bras, au moyen d’un tube,
                tomeV, à l’article Distillation. »
                                                           e, f, dans la cuve supérieure, U.
                                                             Tous les œufs, ainsi que la chaudière,
                  Lenormand donne ensuite la description   communiquent avec la cuve supérieure par
                 de l’appareil d’Edouard Adam.             un tube commun, OP, placé à la partie in­
                  Nous allons faire connaître cet appareil,   férieure des œufs et de la chaudière, et
                que représente la figure 245.              qui communique également avec tous les
                  Dans un fourneau en maçonnerie, est pla­  œufs par des tuyaux à robinet, K.
                cée une chaudière, A. Le chapiteau B, est    11 existe encore des tubes latéraux, XX et
                en forme de dôme. Du milieu de ce dôme     R, qui, partant de la partie supérieure de
                s’élève un gros tube recourbé I, qui va se  tous les œufs, à compter du second, se ren­
                rendre dans un premier œuf II, placé à côté   dent directement dans la cuve supérieure U.
                de la chaudière. De ce vaisseau part un se­  Voici comment on procédait à la distil­
                cond tube, M, qui va se rendre dans un  lation des vins, avec cet appareil.
                second œuf IL, semblable au premier.         Disons d’abord comment on chargeait
                Celui-ci communique avec un troisième, H",   tous les vaisseaux pour la première fois ;
                semblable et disposé de la même manière.   nous indiquerons ensuite comment on s’y
                On ne faisait usage que de trois œufs dans  prenait pour opérer les distillations ulté­
                la plupart des distilleries ; rarement on en   rieures.
                voyait quatre.                               On ferme tous les robinets inférieurs
                  Les tubes qui partent de la chaudière,   I£ qui font communiquer le grand tuyau
                pour aller dans le premier œuf, du premier  commun OP avec les œufs, et l’on ouvre
                œuf dans le second, etc., se prolongent jus­  tous ceux du tuyau de conduite XX, R. Le vin
                qu’au fond de chaque œuf ; leur extrémité  contenu dans la cuve U descend alors par son
                se termine en tête d’arrosoir, L, persillée de  poids, et se rend dans la chaudière A. Pen­
                trous. Le dernier des œufs, II", est, dans sa  dant ce temps, un ouvrier pompe, pour
                partie inférieure, enveloppé d’un réfrigé­  remplacer dans la cuve U, le vin qui s’est
                rant, N qui est toujours plein d’eau pendant  rendu dans la chaudière. Quand la chau­
                que la distillation a lieu.                dière est suffisamment chargée, on voit le
                  A la suite de tous ces œufs est placée une  vin sertir par un petit robinet, D, adapté à la
                grande cuve, U, dont l’intérieur est occupé  chaudière. On ferme ce petit robinet lors­
                par un gros serpentin en étain, qui plonge  que la chaudière est chargée.
                dans du vin au lieu d’eau. Cette cuve est j   On ouvre alors le robinet qui établit la
                fermée.                                    communication entre la chaudière et le pre­
                   Le serpentin de cette première cuve coin- I  mier œuf II, et on le tient ouvert, jusqu’à
   439   440   441   442   443   444   445   446   447   448   449