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438 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE
ne nous parut que gigantesque, et nous ne pûmes munique avec un second serpentin, beau
nous empêcher de faire remarquer qu'on avait em coup plus long que le premier, noyé dans
ployé beaucoup de cuivre et de main-d’œuvre en
pure perte. Nous assurâmes qu’il pouvait être beau une autre grande cuve, V, placée au-
coup simplifié. Nous apprîmes avec plaisir que ce dessous de la première, et qui est pleine
que nous proposions était déjà fait, et l’on nous con d’eau.
duisit chez plusieurs distillateurs où nous eûmes la
satisfaction de voir des appareils infiniment plus Le réservoir du vin à distiller était placé
simples et produisant le même effet. C’est un de ces au-dessous de la grande cuve inférieure, V,
appareils que nous allons décrire. Ceux qui dési dans un creux pratiqué dans la terre. C’é
reraient connaître le grand appareil d’Édouard tait une citerne en maçonnerie et pierres
Adam, en trouveront une excellente description par
M. Chaptal, insérée dans le Nouveau cours complet de taille. De ce réservoir le vin était porté
d’agriculture théorique et pratique, en 13 vol. in-8°, par une pompe à bras, au moyen d’un tube,
tomeV, à l’article Distillation. »
e, f, dans la cuve supérieure, U.
Tous les œufs, ainsi que la chaudière,
Lenormand donne ensuite la description communiquent avec la cuve supérieure par
de l’appareil d’Edouard Adam. un tube commun, OP, placé à la partie in
Nous allons faire connaître cet appareil, férieure des œufs et de la chaudière, et
que représente la figure 245. qui communique également avec tous les
Dans un fourneau en maçonnerie, est pla œufs par des tuyaux à robinet, K.
cée une chaudière, A. Le chapiteau B, est 11 existe encore des tubes latéraux, XX et
en forme de dôme. Du milieu de ce dôme R, qui, partant de la partie supérieure de
s’élève un gros tube recourbé I, qui va se tous les œufs, à compter du second, se ren
rendre dans un premier œuf II, placé à côté dent directement dans la cuve supérieure U.
de la chaudière. De ce vaisseau part un se Voici comment on procédait à la distil
cond tube, M, qui va se rendre dans un lation des vins, avec cet appareil.
second œuf IL, semblable au premier. Disons d’abord comment on chargeait
Celui-ci communique avec un troisième, H", tous les vaisseaux pour la première fois ;
semblable et disposé de la même manière. nous indiquerons ensuite comment on s’y
On ne faisait usage que de trois œufs dans prenait pour opérer les distillations ulté
la plupart des distilleries ; rarement on en rieures.
voyait quatre. On ferme tous les robinets inférieurs
Les tubes qui partent de la chaudière, I£ qui font communiquer le grand tuyau
pour aller dans le premier œuf, du premier commun OP avec les œufs, et l’on ouvre
œuf dans le second, etc., se prolongent jus tous ceux du tuyau de conduite XX, R. Le vin
qu’au fond de chaque œuf ; leur extrémité contenu dans la cuve U descend alors par son
se termine en tête d’arrosoir, L, persillée de poids, et se rend dans la chaudière A. Pen
trous. Le dernier des œufs, II", est, dans sa dant ce temps, un ouvrier pompe, pour
partie inférieure, enveloppé d’un réfrigé remplacer dans la cuve U, le vin qui s’est
rant, N qui est toujours plein d’eau pendant rendu dans la chaudière. Quand la chau
que la distillation a lieu. dière est suffisamment chargée, on voit le
A la suite de tous ces œufs est placée une vin sertir par un petit robinet, D, adapté à la
grande cuve, U, dont l’intérieur est occupé chaudière. On ferme ce petit robinet lors
par un gros serpentin en étain, qui plonge que la chaudière est chargée.
dans du vin au lieu d’eau. Cette cuve est j On ouvre alors le robinet qui établit la
fermée. communication entre la chaudière et le pre
Le serpentin de cette première cuve coin- I mier œuf II, et on le tient ouvert, jusqu’à