Page 439 - Merveilles Industrie Tome 4
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L’ALCOOL ET LA DISTILLATION. 433
Fig. 243. — L’appareil de Woolf.
tout à la fois, économie de combustible et ' qui fit breveter, le 29 mai 1801, un procédé à
simplification de main-d’œuvre. l’aide duquel on retire du vin, par une seule
Appliqué à la distillation des vins, ce chauffe, la totalité de l’alcool qu’il contient.
principe devait y produire toute une ré Mais le mérite de cette découverte a été con
volution. Pour obtenir ce qu’on appelait testée à Edouard Adam, par Laurent Soli
alors du trois-six, c’est-à-dire une eau-de- mani, professeur de chimie à l’Ecole centrale
vie au degré spiritueux le plus élevé qu’em du Gard, qui prit, le 25 juillet 1801, un bre
ployât le commerce, il fallait, à la fin du vet d’invention pour un appareil propre à
dernier siècle, distiller au moins quatre à la distillation des vins et à la formation des
cinq fois l’eau-de-vie obtenue par la pre esprits et des eaux-de-vie. Solimani obtint
mière distillation dans l'alambic ordinaire, un certificat de perfectionnement de son
ou Valambic de Chaptal. Les frais de ces appareil, le 4 novembre 1801. Il n'y a donc
opérations et le temps qu’elles exigeaient, qu’un intervalle de vingt-trois jours entre la
étaient énormes. Tout changea de face date du brevet d’invention d’Edouard Adam
quand on eut l’idée de se servir de la cha et celui de Solimani. Ajoutons que l’appa
leur latente du produit d’une première dis reil de Solimani était, pour cette époque,
tillation, pour provoquer, sans l’emploi d’un un chef-d’œuvre de précision, qui dépassait,
autre foyer, la distillation de l’alcool con sous tous les rapports, celui qui fut con
tenu dans une autre quantité de vin, quan struit par Edouard Adam.
tité de vin enrichie en alcool par une pre C’est pourtant le nom de ce dernier qui
mière condensation. est resté attaché à cette découverte : celui de
L’idée de cette application de la chaleur Solimani est aujourd’hui entièrement igno
latente est généralement attribuée à Edouard ré. On verra plus loin combien le pré
Adam, négociant rouennais, établi à Nîmes, jugé général qui donne à Edouard Adam le
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