Page 443 - Merveilles Industrie Tome 4
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L’ALCOOL ET LA DISTILLATION. 437
Fig. 244. — Appareil d’essai employé par Édouard Adam en 1801.
dit, par les frères Argand, se trouvait alors guère à la portée que des grands établisse
dans toutes les brûleries de M. de Joubert. ments. Il ne coûtait pas moins de trente
Quatre ans après, en raison des perfec mille francs.
tionnements qu’il avait apportés à son pre Ce premier appareil, qu’Édouard Adam
mier appareil breveté en 1801 , Édouard avait édifié sans avoir la connaissance exacte
Adam prit un brevet deperfectionnement. en des moyens et du but à atteindre, avait oc
date du 25 juin 1805. casionné de grandes dépenses, qui compro
Édouard Adam trouva facilement dans le mirent tout de suite le succès de l’entre
midi de la France les fonds nécessaires prise. Mieux éclairé, Edouard Adam donna
pour fabriquer ses alambics. Vingt brû à son alambic des dimensions raisonnables,
leries furent établies dans les départements et put le construire à un prix modique, qui
de l’Hérault, du Var, de l’Aude et des Pyré convenait à tous les fabricants et même aux
nées Orientales, par les capitalistes associés propriétaires qui voulaient distiller leurs vins.
à son entreprise. L’établissement de ces C’est cet appareil que les associés d’Édouard
vingt appareils absorba 1 million de francs. Adam construisaient et vendaient au com
Chaque appareil distillait, en vingt-quatre merce. Nous en emprunterons la descrip
heures, 120 hectolitres de vin, qui donnaient tion à un contemporain, à Sébastien Le-
17 hectolitres de trois-six. normand, auteur du remarquable ouvrage
intitulé l'Art du distillateur, publié en 1817.
Le moment est venu de faire connaître à
« Nous ne décrirons pas, dit Sébastien Lenor-
nos lecteurs l’appareil distillatoire d’Édouard mand (1), le premier appareil d’Édouard Adam,
Adam. puisqu’il n’est plus en usage depuis 1805. Curieux
pourtant de le connaître, nous nous rendîmes à
L’inventeur avait construit deux modèles.
Saint-André, petite ville à côté de Gignac, où nous
Le premier modèle, de dimensions énor l’examinâmes dans tous ses détails. Cet appareil,
mes, véritable monument de chaudronnerie, qu’on nous avait désigné sous le nom de mtyestwewæ,
était très-dispendieux à monter et n’était (1) L'Art du distillateur. Paris, in-8, 1817, t. Il, p. 21.