Page 434 - Merveilles Industrie Tome 4
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                partie de l’appareil de Glauber, le réfrigé­  ni si facilement que l’esprit-de-vin, est contrainte
                                                           de l’abandonner et de retourner dans la vessie
                rant et le serpentin de nos alambics actuels.
                                                           (chaudière), d’où elle s’était élevée (1). »
                   Il faut faire remarquer également que le
                principe de la circulation continue du li­   Ces dispositions étaient bien inférieu­
                quide par réchauffement d’une partie seu­  res à celles que Glauber avait fait connaî­
                lement de ce liquide dans un foyer latéral,   tre. Moïse Charas, en négligeant les appa­
                principe qui a été appliqué de nos jours   reils de Glauber, faisait donc marcher la
                dans plusieurs appareils, par exemple dans   question en arrière.
                les calorifères à eau chaude (1), est posé ici,   On peut en dire autant de l’alambic pour
                 [iour la première fois, par Glauber.
                   Ce même principe est si bien de l’inven­
                 tion de Glauber, que dans l’ouvrage de ce
                 chimiste on trouve représentés deux appa­
                reils pour chauffer par ce moyen, c’est-à-
                 dire par un foyer latéral, l’eau des bains
                 domestiques.
                   Ce n’est pas tout encore. On peut trouver
                 dans la cornue A de l’appareil Glauber et
                 dans le tonneau C, rempli du liquide à dis­
                 tiller, la cucurbite à alimentation constante
                 de nos appareils actuels pour la distillation
                 des vins.
                   Moïse Charas, dans sa Pharmacopée
                 royale, galénique et chimique, imprimée
                 en 1676, décrit le même appareil que
                 J.-R. Porta avait représenté dans son ou­
                 vrage. Il ajoute seulement un réfrigérant
                 au chapiteau. On trouve à la fin de la Phar­
                 macopée de Charas le dessin de cet appa­
                 reil, semblable à celui qu’adonné J.-B. Porta,
                 et une seconde figure avec le chapiteau à ré­
                 frigérant.
                   Moïse Charas s’exprime ainsi :
                                                           Fig. 241. — Appareil de Boërhaave pour la distillation
                                                                             du vin.
                   « Ces difficultés ont obligé les nouveaux artistes
                 d’inventer un appareil par le moyen duquel on peut
                 du premier coup avoir un esprit-de-vin aussi pur   la distillation des liquides alcooliques, qui
                 que si on l’avait rectifié plusieurs fois par les moyens   fut proposé par Barchusen, dans ses Elé­
                 dont je viens de parler. L’expérience, que j’en fais   ments de chimie, publiés en 1718. Cet appa­
                 tous les jours, m’engage à donner deux diverses
                 figures, représentant les vaisseaux que j’emploie à   reil se compose d’une chaudière, placée sur
                 cette rectification.                      un-fourneau, surmontée d’un double tuyau,
                   ... Par le moyen de ce vaisseau, la partie aqueuse   replié en forme de serpent. L’extrémité
                 de l’eau-de-vie, rencontrant un conduit resserré,
                 entortillé et fort élevé, et ne pouvant monter si haut  de ce tuyau communique avec un autre
                                                           tuyau en étain. Ce dernier traverse un ton-
                  (1) Voir dans las Merveilles de la science, tome IV,
                 page 318, fig. 209, la description et la figure de ce calorifère.   (1) Page 84.
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