Page 434 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 434
428 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
partie de l’appareil de Glauber, le réfrigé ni si facilement que l’esprit-de-vin, est contrainte
de l’abandonner et de retourner dans la vessie
rant et le serpentin de nos alambics actuels.
(chaudière), d’où elle s’était élevée (1). »
Il faut faire remarquer également que le
principe de la circulation continue du li Ces dispositions étaient bien inférieu
quide par réchauffement d’une partie seu res à celles que Glauber avait fait connaî
lement de ce liquide dans un foyer latéral, tre. Moïse Charas, en négligeant les appa
principe qui a été appliqué de nos jours reils de Glauber, faisait donc marcher la
dans plusieurs appareils, par exemple dans question en arrière.
les calorifères à eau chaude (1), est posé ici, On peut en dire autant de l’alambic pour
[iour la première fois, par Glauber.
Ce même principe est si bien de l’inven
tion de Glauber, que dans l’ouvrage de ce
chimiste on trouve représentés deux appa
reils pour chauffer par ce moyen, c’est-à-
dire par un foyer latéral, l’eau des bains
domestiques.
Ce n’est pas tout encore. On peut trouver
dans la cornue A de l’appareil Glauber et
dans le tonneau C, rempli du liquide à dis
tiller, la cucurbite à alimentation constante
de nos appareils actuels pour la distillation
des vins.
Moïse Charas, dans sa Pharmacopée
royale, galénique et chimique, imprimée
en 1676, décrit le même appareil que
J.-R. Porta avait représenté dans son ou
vrage. Il ajoute seulement un réfrigérant
au chapiteau. On trouve à la fin de la Phar
macopée de Charas le dessin de cet appa
reil, semblable à celui qu’adonné J.-B. Porta,
et une seconde figure avec le chapiteau à ré
frigérant.
Moïse Charas s’exprime ainsi :
Fig. 241. — Appareil de Boërhaave pour la distillation
du vin.
« Ces difficultés ont obligé les nouveaux artistes
d’inventer un appareil par le moyen duquel on peut
du premier coup avoir un esprit-de-vin aussi pur la distillation des liquides alcooliques, qui
que si on l’avait rectifié plusieurs fois par les moyens fut proposé par Barchusen, dans ses Elé
dont je viens de parler. L’expérience, que j’en fais ments de chimie, publiés en 1718. Cet appa
tous les jours, m’engage à donner deux diverses
figures, représentant les vaisseaux que j’emploie à reil se compose d’une chaudière, placée sur
cette rectification. un-fourneau, surmontée d’un double tuyau,
... Par le moyen de ce vaisseau, la partie aqueuse replié en forme de serpent. L’extrémité
de l’eau-de-vie, rencontrant un conduit resserré,
entortillé et fort élevé, et ne pouvant monter si haut de ce tuyau communique avec un autre
tuyau en étain. Ce dernier traverse un ton-
(1) Voir dans las Merveilles de la science, tome IV,
page 318, fig. 209, la description et la figure de ce calorifère. (1) Page 84.