Page 433 - Merveilles Industrie Tome 4
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L’ALCOOL ET LA DISTILLATION.                              427


          de Woolf. C’est donc à Glauber que l’on  lequel on trouve plusieurs inventions qui ne
          doit, en réalité, la série de flacons conden­  furent réalisées ou appliquées que plus tard
          seurs auxquels on donne le nom appareil  sur une grande échelle, se composait, comme
          de Woolf. Le chimiste anglais ne fit qu’ap­  le représente la figure 240, d’une cornue en
          pliquer cette disposition des vases commu­  cuivre placée dans un fourneau, A, au-dessus
          niquants à la dissolution des gaz.        du foyer, et pleine du liquide à distiller. Le
            C’est encore à Glauber, que nous sommes  bec de cette cornue, sortant latéralement,
          redevables de la première invention du  s’engageait dans un tonneau, C, hermétique­
          serpentin réfrigérant. Le second appareil  ment clos, et plein, comme la cornue, du li­
          distillatoire de Glauber, qu’il nous reste à  quide à distiller. Au moment où le travail
          décrire, contient, en effet, l’organe impor­  commençait, la cornue A se trouvait pleine
          tant que nous appelons aujourd’hui ser­   du même liquide contenu dans le tonneau C.
          pentin.                                   qui y pénétrait librement. Quand on chauf­
            L’appareil distillatoire de Glauber, dans  fait la cornue, le liquide qu’elle contenait























                                 Fig. 240. — Autre appareil distillatoire de Glauber.


          s'échauffait rapidement. En vertu de la  faible dépense de combustible et éviter, en
          différence de densité, qui existe entre les  grande partie, les inconvénients de la dis­
          liquides chauds et les liquides froids, le con­  tillation à feu nu proprement dite.
          tenu de la cornue, échauffé, passait dans le   Les vapeurs produites dans le tonneau C,
          tonneau C, et se trouvait remplacé par du  traversaient ensuite un tube recourbé, T,
          liquide froid ou moins chaud arrivant du  plongé dans l’eau d’un réfrigérant, D, qui
          même tonneau C.                           n’était autre chose qu’un tonneau défoncé
            11 s’établissait ainsi une circulation con­  plein d’eau. Elles se condensaient, par reflet
          tinuelle, par laquelle le liquide contenu dans  de l’eau froide extérieure, dans le tube, T,
          le tonneau venait successivement s’échauf­  et coulaient à l’extérieur, dans le flacon E.
          fer dans la cornue posée sur le foyer. Une   Le récipient dans lequel était noyé le
          fois échauffées, les particules liquides s’éle­  serpentin, T, était, disons-nous, un simple
          vaient dans le tonneau C, dont elles échauf­  tonneau défoncé par le haut, et plein d’eau
          faient la masse. On pouvait ainsi distiller  froide, que l’on renouvelait constamment.
          nne grande quantité de vin avec une très-  On trouve, évidemment, dans cette dernière
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