Page 432 - Merveilles Industrie Tome 4
P. 432

426                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                 imaginés. Peut-être, aussi, Nicolas Lefèvre,   la cucurbite, la nettoyer, et la charger de
                 qui partageait les idées des anciens, crai­  nouveau pour une distillation subséquente.
                 gnait-il d’enlever à l’alcool cette chaleur   Christophe Glazer publia, à la même
                 dans laquelle on pensait que résidait toute  époque, c’est-à-dire en 1663 et en 1673, un
                 sa vertu. On était persuadé alors que l’al­  Traité de chimie, dans lequel on trouve la
                 cool acquérait d’autant plus de force qu’il  description du même appareil, avec la même
                 demeurait plus longtemps en contact avec  figure. Glazer emploie à peu près les mêmes
                 le feu.                                   termes que Nicolas Lefèvre pour le décrire.
                   Comme le chapiteau de ce dernier appa­    On croit, d’ailleurs, que cet appareil était
                 reil est très-lourd, Nicolas Lefèvre avait  en usage avant Nicolas Lefèvre et Christophe
                 placé un anneau à sa partie supérieure, afin  Glazer, car Spielmann assuré qu’il était
                 de pouvoir l’enlever facilement, à l’aide  connu même du temps de Basile Valentin.
                 d’une corde passant dans la gorge d’une pou­  Le chimiste Glauber, qui fut le maître de
                 lie fixée au plancher du laboratoire. Cette  Nicolas Lémery, s’occupa beaucoup de la
                 disposition était commode pour décharger  distillation. Il publia un traité sur la dis-



















                                     Fig. 239 — Appareil de Glauber pour la distillation du vin.


                 filiation intitulé : Descriptio artis distilla-  porte les vapeurs non condensées et les fait
                 tionæ novæ. On lui doit plusieurs appareils  rendre dans un second vase, IL, immergé
                 remarquables.                             dans l’eau, comme le précédent. Cette dispo­
                   Le plus important de ces appareils, car  sition se répète, grâce à un autre tube, M,
                 il servit de modèle à l’appareil de Woolf,  pour un certain nombre de vases, selon la
                 lequel, copié ensuite par Edouard Adam,   capacité de la cornue, et l’on multiplie se­
                 finit par conduire à notre appareil actuel  lon le besoin le nombre des vases conden­
                 pour la distillation des vins, est représenté  seurs.
                 par la figure 239. La cucurbite est une     Glauber assure qu’avec cet appareil on
                 cornue placée dans un fourneau, F. Le bec  obtenait des produits meilleurs et en plus
                 de cette cornue, en sortant du fourneau,   grande abondance qu’avec les alambics
                 s’adapte à un tube coudé, G, lequel s’engage  usités de son temps.
                 dans le couvercle d’une caisse, II, qui plonge   On ne peut s’empêcher de voir dans cet
                 dans l’eau d’un baquet, I. Les vapeurs alcoo­  appareil de Glauber, ainsi que le fait re­
                 liques et aqueuses se condensent dans ce   marquer Lenormand, dans son ouvrage,
                 premier vase, IL Un second tube, L, em­   l'Art du distillateur ,1e principe de l’appareil
   427   428   429   430   431   432   433   434   435   436   437