Page 396 - Merveilles Industrie Tome 4
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                 à un bassin quactrangulaire, E, F, qui con­  tion des eaux gazeuses, à la fabrication du
                 stitue une espèce de chauffe-moût. Voici  pain Dauglish, à la compression de la
                 l’utilité de cette disposition. Le moût contenu  bière pour les débits dans les tavernes, etc.
                 dans la partie, E, F, s’échauffe par la cha­  L’immense étendue des cuves dans les­
                 leur du liquide de la chaudière, ce qui pro­  quelles on fabrique la bière dans ces usi­
                 duit une économie de combustible, la cha­  nes et la capacité extraordinaire des tonnes
                 leur du liquide de la chaudière principale  qui servent à la conserver, ont toujours été,
                 étant utilisée. En outre, la chaudière est  avons-nous dit, un sujet de surprise et d’ad­
                 munie de tubes obliques, aboutissant à un  miration pour les visiteurs de ces usines.
                 conduit commun, G, qui est la seule issue   La figure 221 (page 385), donne une idée
                 par laquelle puisse s’échapper la vapeur de  de l’immensité des tonnes qui servent à con­
                 la chaudière. Le principe aromatique du hou­  server la bière dans la brasserie Barclav et
                 blon, étant volatil, se dissipe en partie dans  Perkins, de Londres.
                 les chaudières ouvertes à air libre ; cette vo­
                 latilisation est empêchée ici, le tube, G, n’en­
                 traînant avec la vapeur qu’une faible partie
                                                                        CHAPITRE IX
                 des principes volatils du houblon.
                   Cette chaudière serait irréprochable si   LES BIÈRES ALLEMANDES. — LA BIÈRE DE BAVIÈRE. — LA
                                                             BIÈRE DE VIENNE. — LA BIÈRE DE BOHÈME. —LES BIÈ­
                 elle était chauffée à la vapeur.
                                                             RES DE L'ALLEMAGNE Dû NORD.
                   La brasserie Rarclay et Perkins, dont
                 l’un des associés, Hudson, est mort en lais­  A la suite de l’Exposition universelle de
                 sant une fortune de plus de 60 millions  Paris de 1867, qui fît connaître en France
                 acquis dans son industrie, possède les plus  les produits de la brasserie allemande, les
                 grandes cuves-matières et les plus grandes  bières de Bavière et de Vienne acquirent
                 chaudières à cuire de Londres. La cuve-  une vogue générale. En France, à partir
                 matière et la chaudière à cuire contiennent,  de ce moment, les bières de Munich et de
                 chacune, 800 barriques. La vapeur fait mou­  Vienne éclipsèrent les produits nationaux.
                 voir le moulinet qui brasse le malt. En sor­  Aussi les limonadiers français font-ils auj our-
                 tant des bassins refroidisseurs, la bière se  d’hui venir des quantités considérables de
                 précipite dans quatre cuves, de la capacité   bières de Strasbourg, de Munich, de Franc­
                 de 227,000 litres chacune, rangées côte à   fort, de Vienne, de Pilsen, etc. Les droits
                 côte. Une galerie en fer court le long des pa­  d’entrée sur ces bières étrangères ont été
                 rois extérieures de ces cuves, pour permettre   abaissés, pour favoriser la satisfaction de ce
                 aux ouvriers d’arriver aux ouvertures, espè­  goût; de sorte que les bières venues d’Alle­
                 ces de sabords par lesquels l’œil pénètre dans   magne se vendent dans un grand nombre de
                 leurs vastes flancs. La fermentation poursuit  cafés de Paris et de la province. En présence
                 son cours pendant un jour et une nuit, et cette   de cette faveur accordée aux bières basses, la
                 espèce de volcan vomit une immense quantité   fabrication française, et particulièrement
                 d’acide carbonique. Les ouvriers constatent  celle de Paris, s’est grandement modifiée.
                 la hauteur du gaz dans la cuve par la sensa­  Beaucoup de brasseries ont réformé l’ancien
                 tion de chaleur que cette vapeur asphyxiante   procédé français, ont adopté le système alle­
                 produit sur la main nue. Entraîné par une   mand, et ne font plus que des bières basses.
                 cheminée d’appel et emmagasiné, cet acide   D’autres, telles que la brasserie Riester, de
                 carbonique sert à différentes fabrications   Puteaux, la brasserie Fanta, de Sèvres, se
                 industrielles, particulièrement à la fabrica­  sont appliquées à reproduire exactement le
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