Page 386 - Merveilles Industrie Tome 4
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                 l’inventeur. Enfin, d’autres brasseurs ont  près renoncéà établir une classification parmi
                 réussi à créer de véritables cultures de le­  les produits désignés sous le nom de bières.
                 vure, et sont ainsi parvenus à améliorer     L’auteur de l’ouvrage autrefois le plus
                 d’une façon notable la qualité de leurs bières.  estimé en cette matière, Lacambre, dans son
                   M. Pasteur a rendu à l’industrie de la  Traité complet de la fabrication de la
                 brasserie un service de premier ordre, en lui  bière (1), croit devoir diviser les bières selon
                 apprenant les véritables causes de l’altéra­  la nature du grain qui a servi à fabriquer le
                 tion de ses produits et les moyens qu’elle de­  malt. Il distingue : 1° les bières d’orge,
                 vait employer pour les faire disparaître. L’in­  2° les bières fromentacèes, c’est-à-dire pré­
                 tervention de ce chimiste éminent dans  parées avec les grains de froment, 3» les
                 l’étude, considérée avec raison comme si dif­  bières diverses, catégorie qui comprend les
                 ficile, de la fabrication de la bière, prouve  produits qui n’entrent dans aucun des deux
                 quels services peut rendre la haute science,   groupes précédents.
                 quand elle porte son attention sur les ques­  Cette classification a peu de raison d’être,
                 tions industrielles qui relèvent de la chimie  vu que les bières préparées avec le froment
                 et de l’histoire naturelle.                ne figurent que pour une faible quantité
                   Les nouveaux perfectionnements apportés   dans l’industrie générale et sont limitées à
                 à la brasserie, par M. Pasteur, sont décrits à  une partie de la fabrication belge, et attendu
                 la fin d’un volume intitulé, Etudes sur la  que la deuxième division , bières diverses,
                 bière, publié en 1876, par M. Pasteur (1).  n’est qu’un aveu de l’impuissance où La­
                                                            cambre s’est trouvé d’opérer une division ra­
                                                            tionnelle.
                                                              Se fondant sur l'importance qu’a prise de
                                                            nos jours la fabrication des bières basses,
                             CHAPITRE VIII
                                                            quelques auteurs di visent les bières en bières
                  CLASSIFICATION DES BIÈRES. —CLASSIFICATION DE LA CAM-   hautes et bières basses; les premières obte­
                   BRE : LES BIÈRES ü’ORGE, LES BIÈRES FROMENTACÉES ET
                                                            nues par la fermentation rapide, ou super­
                   LES BIÈRES DIVERSES. — CLASSIFICATION DE MULLER !
                                                            ficielle, dans laquelle la levûre se rassemble
                   LES BIÈRES HAUTES ET LES BIÈRES BASSES. — ÉTUDE DES
                   BIÈRES SELON LES NATIONALITÉS. — LES BIÈRES ANGLAI­  à .a surface des cuves, et les secondes ob­
                   SES . — PROCÉDÉ GÉNÉRAL POUR LA PRÉPARATION DES   tenues par la fermentation lente, avec dépôt
                   BIÈRES ANGLAISES. — PROCÈDES SPÉCIAUX POUR I.A FA­
                                                            de levûre, qui se recueille au bas des cuves.
                   BRICATION DU PORTER ET DE L’ALE.
                                                            Mais ce caractère d’une fermentation lente
                    Une classification exacte des bières serait  ou avec dépôt de levûre, qui a une impor­
                  impossible, car chaque brasseur prépare,  tance immense dans la pratique, ne peut être
                  on peut le dire, une espèce différente de  invoqué comme principe de classification,
                  bière. La nature du grain employé et son  car toute bière peut être fabriquée dans les
                  degré de torréfaction, la durée de la ger­  mêmes appareils à volonté, au moyen de la
                  mination, la manière de procéder à la fer­  fermentation superficielle ou de la fermen­
                  mentation du moût sucré, etc., etc., tout  tation avec dépôt, et que l’on peut produire
                  cela introduit dans le produit final des ditlé-  dans les mêmes ateliers, en faisant seule­
                  rences telles que, pour classer rigoureuse­  ment varier la température des cuves à fer­
                  ment les bières, il faudrait décrire les pro­  menter, de la bière haute ou de la bière basse.
                  cédés employés dans les brasseries du monde   Ainsi que nous l’avons fait pour la classi­
                  entier. C’est ce qui explique que l’on ait à peu  fication des vins, nous étudierons les bières
                    (1) 1 vol. in-8° avec planches, chez Gautliier-Villars.   (1) Deux volumes in-8. Bruxelles, 1851.
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