Page 380 - Merveilles Industrie Tome 4

374 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

trouve son emploi dans le procédé nouveau Les premiers appareils industriels imagi­
pour la préparation des bières inaltérables. nés par M. Pasteur, tant pour le refroidis­
Les principes du procédé étant posés, sement du moût que pour la fermentation,
passons à la description des appareils. sont représentés dans le dessin que montre
Les divers appareils dont s’est servi suc­ la figure 214 (page 373). Ils se composent
cessivement M. Pasteur, ne sont, en quelque d’une cuve en fer-blanc ou en tôle étamée, A,
sorte que des agrandissements, mis à la por­ munie d’un couvercle, C, à fermeture hy­
tée de l’industrie, des ballons de verre à cols draulique, R', dont on voit le détail dans la
sinueux dont cet éminent chimiste a parlé figure 215.
dans la note que nous avons citée plus haut, Cette fermeture se compose d’un rebord
et dont nous donnons ici la description. annulaire, C', en forme de gouttière, soudé à
Ces ballons (fig. 213, page 372), d’une ca­ la cuve, et muni à sa partie supérieure d’une
pacité moyenne de 250 centimètres cubes, rangée de fentes pour laisser écouler à l’exté­
sont garnis de deux tubulures. L’une, GF, qui rieur le trop-plein du liquide. C’est dans cette
se recourbe deux fois sur elle-même, est effi­ eau que plonge de plusieurs centimètres le
lée et ouverte, et permet le libre contact de couvercle de la cuve, R. Cette disposition
l’intérieur du ballon avec l’air extérieur ; empêche tout contact de l’air extérieur avec
l’autre, droite, J, munie d’un caoutchouc, le liquide de la cuve ; ce liquide ne peut ainsi
que ferme un petit bouchon de verre, permet communiquer avec l’air que par les tubes
d’introduire le moût de bière et de faire les verticaux, B C’ et R' D (fig. 214), qui sont
prises d’essai pour l’étude du liquide en fer­ brisés pour le maniement du couvercle, mais
mentation. Si, dans ce ballon, on introduit
du moût de bière, et qu’on porte le liquide à
l’ébullition, de manière à balayer par la va­
peur la tubulure droite, H, et le col si­
nueux, G F, puis, qu’on ferme le tube droit, J,
avec le bouchon de verre, et qu’on laisse
refroidir, l’air rentrant lentement déposera
dans le col G F, les poussières qu’il contient,
et le moût refroidi pourra se conserver indéfi­
niment sans perdre aucune de ses propriétés.
Il est bon, pour plus de précaution, de
garnir l’extrémité du tube effilé, F, d’un petit
tampon d’amiante, qui ne s’oppose pas à la
rentrée de l’air; car il arrive quelquefois
que de petits insectes, attirés par l’odeur du
moût, pénètrent par le col sinueux, et ve­
nant au contact du liquide y apportent des
Fig. 215. — Coupe de la fermeture hydraulique de la cuve
germes étrangers.
à bière de M. Pasteur.
Si, dans un moût ainsi préparé, on intro­
duit, avec quelque précaution, de la levûre dont les parties sont rejointes, pendant le
pure, le moût entre en fermentation et la fonctionnement de l’appareil, par des tuyaux
bière produite, soustraite ainsi à toute cause de caoutchouc b et c. Ces deux tubes font
de maladie provenant de l’extérieur, devient l’office des tubes sinueux des ballons de
inaltérable. verre dont on vient de parler. Un tampon