Page 362 - Merveilles Industrie Tome 4
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                 fermentation du sucre de raisin; de sorte    Pour refroidir le moût en fermentation,
                 que le liquide finit par être chargé d’une  on se sert de serpentins dont les spires
                  proportion assez notable d’alcool.        sont noyés dans le liquide et à travers les­
                    Le gaz acide carbonique, en se dégageant, '  quels on fait circuler sans cesse un courant
                  soulève la masse du liquide, et forme une  d’eau glacée. On fait également usage de
                  écume d’un jaune pâle, qui recouvre toute sa  nageurs (c’est le terme technique) remplis
                  surface, et qui s’élève de plus en plus au fur  de glace. Suspendus au sein du liquide et
                  et à mesure des progrès de la fermentation.   constamment déplacés par les courants que
                  La température du liquide augmente sen­
                  siblement, à moins que l’on ne prenne les
                  précautions convenables pour empêcher ce
                  développement de chaleur. Dans les cuves
                  pour la préparation des bières de Paris, la
                  température s’élève à -]- 22° et dans la pré­
                  paration de Yale de Londres, dont le moût
                  est plus sucré, la température va jusqu’à
                    37° ; mais dans la préparation des bières
                  basses, c’est-à-dire des bières selon le pro­
                  cédé allemand, la glace prévient cetéchauf-
                  fement, et la température du moût ne dé­
                  passe jamais + 2° ou -j- 3°.
                    Si la fermentation se ralentit, on l’active
                  en ajoutant une nouvelle quantité de levûre,
                  que l’on répartit dans le liquide par une
                  forte agitation.
                    Vers la fin de l’opération, quelques bras- I
                  seurs ajoutent environ un kilogramme de
                  farine de blé ou de fèves par 1,000 litres de
                  bière, ce qui donne lieu rapidement à un
                  grand dégagement de gaz acide carbonique
                                                              Fig. 208. — Cuve à fermentation de la brasserie Fanta.
                  et ramène à la surface du liquide presque
                  toute la bière.                           crée le dégagement du gaz acide carbonique,
                    Si l’on opère par la fermentation basse,  les nageurs maintiennent toutes les parties
                  il faut, avons-nous dit, prendre des cuves de  du moût à la température de -j- 5° ou -f- 6".
                  petite dimension. Dans les brasseries autri­  Les cuves à fermentation, en Allemagne
                  chiennes, les cuves à fermentation n’ont pas  et dans les brasseries françaises qui prépa­
                  plus de 30 à 40 hectolitres de capacité.  rent des bières basses, selon le procédé au­
                    Dans la préparation des bières basses, la  trichien, comme les brasseries Fanta, a
                  fermentation doit opérer à la température de  Sèvres; la brasserie Riester, à Puteaux, la
                  -|- 3 ou 2° seulement. On a donc soin  brasserie Velten, à Marseille, etdiverses bras­
                  d’empêcher que la température ne s’élève, ce  series de Lille et de Tantonville près Nancy
                  qui arrive toujours parle fait même de la fer­  sont des fûts de bois de dimensions médio­
                  mentation. Si la température s’élevait à -j- 10  cres, danslesquels on fait flotter constamment
                  ou + 12°, la bière serait dépourvue des qua­  de gros blocs de glace, au moyen d’un nageur.
                  lités que la fermentation à froid lui assure.  La figure 208 représente une des innom-
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