Page 310 - Merveilles Industrie Tome 4

304 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

Autriche, 20 francs ; en Espagne, 50 francs. pitié, au point de faire payer quelquefois,
Ce dernier droit est tout à fait prohibitif pour en droits d’octroi seulement, trois fois la
les vins communs du midi et du sud-ouest valeur du vin.
de la France, dont le prix ne s’élève pas Le vin que les négociants achètent dans
à la moitié du droit d’entrée. Et ajoutez l’IIérault, 5 centimes le litre, et que l’on
que, comme il n’existe pas de traité d’im­ boit à ce prix dans les villages de ce dé­
portation avec l’Espagne, les vins d’Espagne partement, paient, aux portes de Paris, un
peuvent entrer en France, avec le taux gé­ droit d’octroi de 20 centimes par litre, c’est-
néral de 5 francs par hectolitre. De sorte à-dire quatre fois sa valeur.
que les vins d’Espagne font aujourd’hui une Comment dès lors trop s’indigner contre
concurrence redoutable aux vins du Midi les fraudeurs, comment requérir des puni­
sur notre propre marché. On dirait que le tions sévères contre les marchands de vins
législateur français ne s’est inquiété que qui cherchent, par de grossières altérations,
d’empêcher la sortie de nos vins et de favo­ à retrouver leur prix d’achat des vins, leurs
riser la production viticole étrangère. frais de transport, d’imposition, d’exercice
Le même parti pris se trouve à l’intérieur, et d’octroi? Le vin est un produit naturel
pour accabler de droits impitoyables notre dont le privilège a été donné à la France
production viticole. Comme le vin se prête par quelque intention de Dieu, et les hom­
très-facilement à la perception de l’impôt, mes semblent s’appliquer à détruire, à anéan­
c’est sur cette denrée que l’État et l’admi­ tir, par d’absurdes législations, ce don sacré
nistration des villes ont, depuis cinquante de la nature.
ans, frappé sans relâche,sans rémission, sans

FIN DE L’INDUSTRIE DES VINS.