Page 304 - Merveilles Industrie Tome 4
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298 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
a lieu, on ramène le curseur au point où résultat soit avantageux au commerce, en tant qu'il
opère à titre de vendeur ; mais le jour où l’impôt
le mercure s’est arrêté dans le thermo
serait perçu au moyen de ce même instrument, il
mètre ; on lit le chiffre indiqué par ce cur est certain que le commerce réclamerait rigoureuse
seur sur la réglette : c’est le titre alcoolimé- ment contre son emploi.
trique du vin. « La distillation, ajoute M. Salleron, est encore
aujourd’hui le procédé d’analyse le plus précis, et
A chaque changement de liquide, il faut
les plus grandes erreurs qu’on puisse lui attribuer,
nécessairement renouveler l’eau froide du quand l’opération est bien conduite, ne dépassent
réfrigérant. Le mercure du thermomètre jamais un cinquième de degré. »
n’est pas absolument fixe, parce que la va
peur condensée ne revient que par sacca Nous nous rangeons entièrement à l’avis
des régulières à la bouillotte. Quelque petite de M. Salleron. L'alambic de Gay-Lussac
que soit la diminution de chaleur due à ne saurait, selon nous, être remplacé par
chaque rentrée, la sensibilité du thermo un autre appareil, par cette raison, fonda
mètre est assez grande pour marquer chaque mentale, qu’avec l’alambic de Gay-Lussac
pulsation qui en résulte. Leurs limites sont on reproduit dans un essai en petit la même
très-restreintes. opération que le distillateur exécutera en
D’après M. Thénard , Tébullioscope de grand, pour retirer l’alcool du vin. Dans le
M. Malligand fournirait le meilleur procédé midi de la France, on ne connaît que l’cz/am-
connu jusqu’ici pour titrer l’alcool des vins. bic de Gay-Lussac, et nous croyons que l’on
On pourrait répondre de l’exactitude des fera bien de s’y tenir.
indications de cet appareil, à un sixième de
degré près. L’addition de l’eau au vin est la princi
Cependant, dans un Mémoire publié en pale falsification que le commerce fasse
1876 (1), M. Salleron a critiqué ces conclu subir au vin. Nous venons de faire con
sions de M. Paul Thénard. naître les instruments qui servent à recon
M. Salleron reproche aux ébullioscopes, naître cette falsification. Le vinage, c’est-
en général, d’avoir une échelle qui ne ré à-dire l’addition d’alcool au vin, n’est pas
pond pas exactement aux températures d’é une fraude, mais, comme nous l’avons dit,
bullition des mélanges d’alcool et d’eau, une pratique excellente et pleinement au
— de ne pas comporter des corrections torisée, qui assure la conservation du vin, et
exactes de l’influence de la pression atmo qu’il faut, dès lors, encourager et favoriser,
sphérique, — d’être influencé dans leurs in au lieu d’y voir une falsification.
dications d’une manière impossible à pré Le plâtrage des vins, c’est-à-dire l’addi
voir par les substances dissoutes dans le vin. tion du sulfate de chaux, ou plâtre, à la
L’acide acétique, par exemple, selon M. Sal vendange, n’est pas davantage une falsifi
leron, élève la température de l’ébullioscope, cation. Le plâtrage, qui s’exécutait déjà
de sorte que l’on ne peut soumettre à l’é chez les Romains, se fait, dans le midi
bullition les vins aigris. de la France, pour aviver la couleur du
vin, et cette manipulation, quoi qu’en ait
« La plupart de ces causes perturbatrices agis dit M. Poggiale, dans un rapport à F Aca
sent sur l’ébullioscope, dit M. Salleron, en lui faisant démie de médecine, n’a aucun inconvé
accuser des richesses alcooliques supérieures à celles
des liquides expérimentés. On comprend que ce nient, vu l’insolubilité du plâtre dans le
vin.
(1) Étude sur la température d'ébullition des spiri Une falsification véritable qui s’exécute
tueux et sur le dosage de l'alcool au moyen de l'ébul-
lioscope. Paris, 1876, chez l'auteur sur les vins, c’est l’addition de matières