Page 302 - Merveilles Industrie Tome 4

296 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

cette aiguille sur le cadran indiquera la cubes dont il a élevé le niveau du liquide
richesse alcoolique du vin examiné. après son immersion dans le tube gradué,
L’ébidlioscope de Brossard-Vidal est beau­ on ajoute à ce liquide distillé autant d’eau
coup moins exact que celui de Conaty, que cela est nécessaire pour que le flotteur
et n’est pas employé. j se rende vers la surface de la liqueur, sans
toutefois la dépasser, et pour qu’il se tienne
a en équilibre dans sa masse à + 15°. Si le
volume total du liquide contenu dans le
tube gradué est alors de 12 centimètres
cubes, déduction faite de celui du flotteur,
ces 12 centimètres cubes contenant un
dixième d’alcool pur, le volume de celui-ci
! sera égal à lec,2 contenus dans 10 centi­
mètres cubes de vin. En multipliant par 10,
on aura 12 centimètres cubes, c’est-à-dire
le volume d’alcool contenu dans 100 centi­
mètres cubes de vin. Ce qui veut dire, en
un mot, que le volume du liquide contenu
dans le tube gradué où le flotteur est en
équilibre, représente exactement la richesse
en alcool de 100 centimètres cubes du vin
soumis à l’analyse.
L’ébidlioscope de Conaty, pas plus que
Fig. 192. — Appareil de Scheeffer. celui de l’abbé Rrossard-Vidal, n’avaient
pu se faire admettre dans la pratique des
En 1863, M. Scheeffer, pharmacien à viticulteurs, en raison de leur défaut d’exac­
Mayence, proposa, pour déterminer la ri­ titude. En 1875, un autre physicien, M. Mal­
chesse alcoolique des vins, un appareil que ligand, a ramené l’attention sur ce genre
nous représentons ici. d’instruments. M. Malligand a modifié très-
On introduit dans un ballon, D, 10 centi­ avantageusement \' ébidlioscope Conaty en
mètres cubes du vin à essayer. On réunit le munissant d’un thermomètre coudé et
ce ballon au moyen du tube condensateur, b, d’un réservoir réfrigérant pour condenser
lequel traverse le réfrigérant A, et débouche les vapeurs à mesure qu’elles se produisent.
dans le tube gradué, R. A l’aide de la lampe On maintient ainsi au liquide une compo­
à alcool, L, on chauffe le ballon. Le liquide sition constante avec un point d’ébullition
distille et on en recueille environ 5 centi­ constant pendant quelque temps, ce qui
mètres cubes dans le tube R. D’autre part, permet de mieux apprécier la température
on plonge dans ce liquide distillé un petit à laquelle a lieu ce phénomène.
flotteur aréométrique, c’est-à-dire un petit M. Paul Thénard a fait, en 1875, à l’Aca-
tube en verre fermé à ses deux extrémités démie des sciences, un rapport très-favo­
et présentant une pesanteur spécifique telle, rable à cet instrument.
qu’il se tienne en parfait équilibre dans un
mélange à 10 pour 1 GO d’alcool pur en volume. « Le principe de cet instrument, dit M. Paul Thé­
nard, c’est la constatation du point d’ébullition du
Après avoir évalué le volume extérieur de
vin. De cette observation on conclut son degré al-
ce flotteur par le nombre de centimètres ! coolimétrique. Seulement, il faut, pour observer ri­