Page 303 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE VIN.                                   297

       goureusement ce point d’ébullition, des précautions   indications données sont utiles. Elles sont comprises
       nombreuses et un appareil assez délicat, dont nous   entre zéro alcoolique, répondant au point d’ébulli­
       allons donner la description.              tion de l’eau sous la pression du moment, jusqu’à
         « Huit pièces principales composent l’instrument   25 degrés. Ce thermomètre est soutenu par une at­
       nouveau imaginé par M. Malligand. Le pied est une   tache sur une forte règle en cuivre rivée au cou­
       sorte de champignon renversé, avec une tige de 8   vercle.
       à 9 centimètres de longueur, pour supporter l’appa­  « Un tube de cuivre, percé latéralement de nom­
       reil. Une bouillotte, ayant la forme d’un tronc de cône   breux trous qui donnent accès au liquide dans lequel
       renversé, de 3 centimètres de diamètre en bas sur   le réservoir doit toujours être plongé, protège le
       11 centimètres de haut, est fixée sur la tige du pied.   réservoir et la portion de la tige la plus proche, con­
       On la chauffe au moyen d’un thermosiphon, chauffé   tre les chocs auxquels ils sont exposés. A sa partie
       lui-même par une lampe. Le thermosiphon est com­  supérieure, ce tube est solidement rivé au cou­
       posé d’un tube de laiton ayant 7 à 8 millimètres de   vercle.
       diamètre intérieur, courbé en cercle; ses deux ex­  « Le thermomètre n’indique que les degrés al­
       trémités sont soudées au bas de la bouillotte à deux   cooliques. Ces degrés sont fort différents en le li­
       hauteurs inégales.                        gueur; ils sont inscrits sur une réglette parallèle à
         « Pour régler la flamme de la lampe à alcool en   la tige et qui est appliquée à glissement contre la
       laiton, sa mèche en coton est saisie dans un tube de   règle principale servant de support au thermomè­
       toile métallique. On place la lampe sous le thermo­  tre. Cette disposition est due à ce que, le zéro alcooli-
       siphon, au point le plus éloigné de la bouillotte ; elle   mètre correspondant au degré d’ébullition de l’eau,
       ne chauffe que sur une très-petite partie de la   il faut, chaque fois que le baromètre varie, ramener
       llamme et on la protège contre les courants d’air en   à ce point le zéro alcoolimétrique.
       engageant le bout de la mèche sous une petite hotte   « Un petit curseur a été établi pour aider à rac­
       à travers laquelle passe le cercle du thermosiphon.   corder le point d’ébullition de l’eau ou des liquides
       Le tirage est activé par une cheminée qui surmonte   alcooliques que l’on veut titrer, avec les degrés
       la hotte.                                 marqués sur la réglette. On amène ce curseur au
          Dans cet appareil, les vapeurs condensées font   point où le mercure s’arrête, et il marque le degré
       sans cesse retour au liquide bouillant ; le titre se   alcoolique correspondant. »
       maintient pendant plusieurs minutes, temps plus
       que suffisant pour observer le point d’ébullition. Ce
       résultat est obtenu en tenant la bouillotte close par   Voici maintenant comment fonctionne cet
       un couvercle mobile permettant de le fermer quand   appareil, dont on peut se faire une idée d’a­
       on opère, et de l’ouvrir lorsque, après avoir opéré,   près la figure que nous avons donnée plus
       on veut changer le liquide.
         « Ce couvercle n’est qu’une plaque épaisse de lai­  haut (fig. 190) de l'ébullioscope de Conaty.
       ton qui se visse sur la bouillotte et lui sert de bou­  On verse dans la bouillotte de l’eau ordi­
       chon. Cette plaque est percée de deux trous, l'un   naire, jusqu’au niveau d’un trait qui y est
       central, où passe la tige du thermomètre, l’autre   marqué intérieurement ; on visse le cou­
       excentrique et taraudé, sur lequel se visse le tube
       du réfrigérant dans lequel les vapeurs se conden­  vercle ; on ajoute le réfrigérant, d’abord
       sent.                                     rempli d’eau froide ; on allume et on met
         « Deux tubes concentriques composent le ré­  la lampe en place. L’eau bout après dix
       frigérant : l’un a 6 à 7 millimètres de diamètre
       intérieur et se visse sur le trou du couvercle ;   minutes écoulées. On amène alors le cur­
       l’autre a 4 centimètres et se relie au premier par   seur au droit du point où s’est arrêté le
       le bas.                                   mercure, en vérifiant si ce point reste
         « L’eau froide destinée à la condensation est   stable. On fait alors glisser la réglette de
       reçue par l’anneau formé par les deux tubes. Le
       tube central traverse le couvercle et vient s’ou­  manière à faire correspondre la ligne mar­
       vrir en bec de flûte à la partie supérieure de la   quée zéro avec le point d’ébullition, et on
       bouillotte, afin de faciliter la rentrée de la vapeur
                                                 la fixe solidement en l’enfonçant sur l’écrou
       condensée.
         « Le thermomètre est rendu très-sensible par son   à oreille destiné à cet usage. On démonte
       réservoir, qui est assez grand pour donner 10 à 12   ensuite l’appareil, on jette l’eau de la bouil­
       millimètres de longueur à chaque degré.   lotte, on lave avec du vin à titrer, et on la
         « A 3 ou 4 centimètres au-dessus du couvercle, la   remplit de ce vin ; on recommence sans
       tige du thermomètre se recourbe à. angle droit et
       devient horizontale ; c’est dans cette partie que les  toucher à la réglette. Lorsque l’ébullition
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