Page 303 - Merveilles Industrie Tome 4
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goureusement ce point d’ébullition, des précautions indications données sont utiles. Elles sont comprises
nombreuses et un appareil assez délicat, dont nous entre zéro alcoolique, répondant au point d’ébulli
allons donner la description. tion de l’eau sous la pression du moment, jusqu’à
« Huit pièces principales composent l’instrument 25 degrés. Ce thermomètre est soutenu par une at
nouveau imaginé par M. Malligand. Le pied est une tache sur une forte règle en cuivre rivée au cou
sorte de champignon renversé, avec une tige de 8 vercle.
à 9 centimètres de longueur, pour supporter l’appa « Un tube de cuivre, percé latéralement de nom
reil. Une bouillotte, ayant la forme d’un tronc de cône breux trous qui donnent accès au liquide dans lequel
renversé, de 3 centimètres de diamètre en bas sur le réservoir doit toujours être plongé, protège le
11 centimètres de haut, est fixée sur la tige du pied. réservoir et la portion de la tige la plus proche, con
On la chauffe au moyen d’un thermosiphon, chauffé tre les chocs auxquels ils sont exposés. A sa partie
lui-même par une lampe. Le thermosiphon est com supérieure, ce tube est solidement rivé au cou
posé d’un tube de laiton ayant 7 à 8 millimètres de vercle.
diamètre intérieur, courbé en cercle; ses deux ex « Le thermomètre n’indique que les degrés al
trémités sont soudées au bas de la bouillotte à deux cooliques. Ces degrés sont fort différents en le li
hauteurs inégales. gueur; ils sont inscrits sur une réglette parallèle à
« Pour régler la flamme de la lampe à alcool en la tige et qui est appliquée à glissement contre la
laiton, sa mèche en coton est saisie dans un tube de règle principale servant de support au thermomè
toile métallique. On place la lampe sous le thermo tre. Cette disposition est due à ce que, le zéro alcooli-
siphon, au point le plus éloigné de la bouillotte ; elle mètre correspondant au degré d’ébullition de l’eau,
ne chauffe que sur une très-petite partie de la il faut, chaque fois que le baromètre varie, ramener
llamme et on la protège contre les courants d’air en à ce point le zéro alcoolimétrique.
engageant le bout de la mèche sous une petite hotte « Un petit curseur a été établi pour aider à rac
à travers laquelle passe le cercle du thermosiphon. corder le point d’ébullition de l’eau ou des liquides
Le tirage est activé par une cheminée qui surmonte alcooliques que l’on veut titrer, avec les degrés
la hotte. marqués sur la réglette. On amène ce curseur au
Dans cet appareil, les vapeurs condensées font point où le mercure s’arrête, et il marque le degré
sans cesse retour au liquide bouillant ; le titre se alcoolique correspondant. »
maintient pendant plusieurs minutes, temps plus
que suffisant pour observer le point d’ébullition. Ce
résultat est obtenu en tenant la bouillotte close par Voici maintenant comment fonctionne cet
un couvercle mobile permettant de le fermer quand appareil, dont on peut se faire une idée d’a
on opère, et de l’ouvrir lorsque, après avoir opéré, près la figure que nous avons donnée plus
on veut changer le liquide.
« Ce couvercle n’est qu’une plaque épaisse de lai haut (fig. 190) de l'ébullioscope de Conaty.
ton qui se visse sur la bouillotte et lui sert de bou On verse dans la bouillotte de l’eau ordi
chon. Cette plaque est percée de deux trous, l'un naire, jusqu’au niveau d’un trait qui y est
central, où passe la tige du thermomètre, l’autre marqué intérieurement ; on visse le cou
excentrique et taraudé, sur lequel se visse le tube
du réfrigérant dans lequel les vapeurs se conden vercle ; on ajoute le réfrigérant, d’abord
sent. rempli d’eau froide ; on allume et on met
« Deux tubes concentriques composent le ré la lampe en place. L’eau bout après dix
frigérant : l’un a 6 à 7 millimètres de diamètre
intérieur et se visse sur le trou du couvercle ; minutes écoulées. On amène alors le cur
l’autre a 4 centimètres et se relie au premier par seur au droit du point où s’est arrêté le
le bas. mercure, en vérifiant si ce point reste
« L’eau froide destinée à la condensation est stable. On fait alors glisser la réglette de
reçue par l’anneau formé par les deux tubes. Le
tube central traverse le couvercle et vient s’ou manière à faire correspondre la ligne mar
vrir en bec de flûte à la partie supérieure de la quée zéro avec le point d’ébullition, et on
bouillotte, afin de faciliter la rentrée de la vapeur
la fixe solidement en l’enfonçant sur l’écrou
condensée.
« Le thermomètre est rendu très-sensible par son à oreille destiné à cet usage. On démonte
réservoir, qui est assez grand pour donner 10 à 12 ensuite l’appareil, on jette l’eau de la bouil
millimètres de longueur à chaque degré. lotte, on lave avec du vin à titrer, et on la
« A 3 ou 4 centimètres au-dessus du couvercle, la remplit de ce vin ; on recommence sans
tige du thermomètre se recourbe à. angle droit et
devient horizontale ; c’est dans cette partie que les toucher à la réglette. Lorsque l’ébullition
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