Page 294 - Merveilles Industrie Tome 4
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                les serpentins de l’appareil de MM. Perrier, ’  contact de la paroi du cylindre, et à lui
                à cause des sinuosités que présentent ces  céder ainsi toute leur chaleur.
                serpentins.                                 Cette disposition est tellement efficace,
                  L’appareil de MM. Giret et Vinas, de  qu’elle remplace avec avantage des tubes
                construction simple, se démonte très-facile­  présentant quatre ou cinq fois la surface du
                ment. L’intérieur peut être visité sans trop  foyer. Voici pourquoi.
                de peine. Les surfaces peuvent être éta-    Entre le premier et le second disque
                mées à nouveau toutes les fois qu’il est né­  existe un espace libre dans lequel les pro­
                cessaire. Les boîtes intérieures formées de  duits de la combustion se mélangent et
                cylindres concentriques, qui distinguent cet  prennent une température moyenne. A leur
                appareil, sont heureusement imaginées.    passage autour du second disque, il y a un
                  Ce dernier appareil a obtenu, en 1870, le  refroidissement partiel nouveau, après le­
                prix de 3,000, francs qui avait été proposé  quel s’effectue un second mélange.
                par la Société d’encouragement, pour « les   Les choses se passent ainsi, autant de fois
                meilleurs appareils de chauffage et de con­  qu’il y a de disques, et si le nombre en est
                servation des vins. » L’appareil de MM. Per­  suffisant, la soustraction du calorique de-
                rier a obtenu, en 1869, un prix au concours  vient aussi complète que possible, et le mé­
                agricole d’Aix, et un autre au concours  lange opéré après le dernier disque, ne
                agricole de Narbonne.                     possède plus que la faible chaleur nécessaire
                  Un constructeur de Marseille, M. Saint-  au tirage.
                Joannis, a imaginé, en 1872, un autre appa­  De nombreuses expériences ont été faites
                reil, qui jouit de beaucoup de faveur dans  sur deux chaudières de même surface de
                le Midi, et dont M. Pasteur approuve les  grille et de mêmes dimensions de chambre
                dispositions. Nous représentons (fig. 186)   de combustion, l’une tubulaire, l’autre
                cet appareil, dont nous allons donner la   munie de disques, et l’on a obtenu de cette
                description détaillée, en indiquant les diffé­  dernière chaudière des résultats bien su­
                rences qu’il présente avec les appareils de   périeurs à ceux de la chaudière tubulaire.
                chauffage les plus répandus.                 Cette innovation a permis de construire
                  L’appareil de M. Saint-Joannis, construit   un foyer simple et léger, qui utilise en tota­
                par MM. Lugand et Pommier, à Marseille,    lité la chaleur disponible fournie par le
                se compose, comme les appareils Perrier,   combustible.
                Giret et Vinas, d’un caléfacteur et d’un ré­  Entre l’enveloppe intérieure, M, formant
                frigérant.                                 le foyer et son prolongement supérieur qui
                  Le caléfacteur, A, est formé de la réunion   contient les disques, etFenveloppe extérieure
                de deux cylindres concentriques. Dans l’in­  du caléfacteur, A, se trouvent placés le ser­
                tervalle qui les sépare est placé le serpen­  pentin, destiné a la circulation du vin, et
                tin doublé d’étain, destiné à la circulation  l’eau du bain-marie, qui lui transmet la
                du vin à chauffer.                         chaleur nécessaire.
                  A première vue, cette disposition paraît   Dans tous les appareils existants il y a
                semblable à celle généralement usitée, mais  un très-grand écart (30 à 40°), entre la
                elle en diffère par plusieurs points de détail.  température du vin, à sa sortie du caléfac­
                  Le cylindre intérieur contient le foyer ; il  teur, et celle de l’eau du bain-marie. Cette
                est muni à sa partie supérieure, M, de disques  différence, dont il importe d’étudier les
                qui obligent les gaz, provenant de la com­  causes, pour les éviter, est extrêmement dé­
                bustion, à passer en tranches minces au    favorable à la bonne qualité du vin chauffé.
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