Page 289 - Merveilles Industrie Tome 4
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LE VIN.                                   283





































                          Fig. 183. — Vin affecté de la maladie de l’amertume, vu au microscope

          a, a, filaments qui produisent la maladie. — b, b, ferment mêlé à des cristaux de tartrate acide de potasse et à de
              la matière colorante. — c, c, ferment jeune en activité.— d,d, ferment mort, incrusté de matière colorante et
              devenu inactif.


          les voyages lointains. On a donc recours à   On appelle muter ou opérer le mutage du
          d’autres méthodes, qui sont le soufrage et  vin, l’opération qui consiste à l’imprégner
          le chauffage.                             de gaz acide sulfureux.
            Le soufrage est une opération que l’on    Pour muter un vin, on introduit dans la
          pratique depuis l’antiquité (1) comme moyen  barrique vide une mèche soufrée enflam­
          de conservation du vin. Elle consiste à  mée, que l’on remplace par 3 ou 4 autres,
          faire dissoudre dans le vin une certaine quan­  à mesure que chacune est consumée. La
          tité d’acide sulfureux, gaz soluble dans l’eau  capacité de la barrique se remplit ainsi de
          pure ou alcoolisée. On sait que le gaz  gaz acide sulfureux. On introduit alors le
          acide sulfureux se produit, quand on fait  vin dans le tiers seulement de la barrique,
          brûler du soufre à l’air. L’oxygène de l’air  et l’on agite pendant une heure pour faire
          détermine l’oxydation du soufre et la for­  dissoudre l’acide sulfureux dans le vin. Au
          mation d’acide sulfureux. Pour produire le  bout de ce temps, on aspire, à l’aide d’un
          gaz acide sulfureux, on se sert, dans l’indus­  soufflet, l’air vicié qui remplit la barrique,
          trie, de bandes de grosse toile que l’on a  puis on y introduit de l’air nouveau avec
          plongées à plusieurs reprises dans du soufre  le même soufflet fonctionnant par expira­
          fondu, et que l’on appelle mèches soufrées.  tion. On y fait brûler encore trois ou quatre
                                                    mèches soufrées, on bouche et on renou­
            (1) Pline, livre XIV, chapitre xxv, 20.
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