Page 262 - Merveilles Industrie Tome 4
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256 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
fait sur des planchers qui recouvrent la cuve avec des pelles de bois le contenu dans la
et qui sont formés de pièces de bois juxta-po- cuve G. On voit en B la trémie en planches qui
sées. Le raisin étant écrasé, on écarte l’une reçoit les raisins pour les amener entre les
des planches et on pousse le raisin dans la rouleaux écraseurs. Les foudres s’ouvrent,
cuve. Si l’on fait fermenter dans le foudre, au moment de la décuvaison, parles portes
on jette le raisin dans une de ces énormes II, en déboulonnant cette porte, de l’exté
tonnes par une ouverture supérieure, qui a rieur. Un grenier à fourrages, MM, dont on
environ 0m,30 de côté, etsur laquelle sont voit les fenêtres, surmonte le cellier.
posés les cylindres cannelés qui servent au Pour compléter le matériel de ce cellier,
foulage. Quand le foudre est rempli à la il faut y joindre deux pompes foulantes à ma
hauteur convenable, on le ferme par une nivelles, qui après la fermentation, font pas
pièce de bois de la même courbure et de la ser le vin des cuves dans les foudres, où il doit
même épaisseur que le bois du foudre, et être conservé. On se sert pour ce soutirage,
qui est percé d’un trou débondé, de grandeur de tuyaux munis de boîtes de raccord en cui
ordinaire. vre portant des clapets et qui sont placées à
Pour extraire le marc de ces foudres, la porte du bas des foudres. Sur les mêmes
après que le vin en a coulé par un robinet, boîtes on visse aussi les robinets, quand l’on
on ouvre une porte pratiquée au bas de l’un veut soutirer le vin.
des fonds, et qui est maintenue par des tra Les tuyaux pour la conduite du vin sont
verses extérieures et assujettie, en outre, de caoutchouc, ou de cuivre, et se raccor
par deux fortes vis. dent par des boîtes de cuivre. Ces tuyaux
Des pompes et des tuyaux de cuir ou de traînent sur le sol ; ils sont ainsi bien mieux
toile servent à faire passer le vin dans les à la portée des ouvriers que s’ils étaient
tonneaux où il doit être conservé. suspendus au plancher.
Nous représentons (fig. 167) le cellier Enfin une romaine à bascule sert à peser
pour la fabrication du vin de M. Jules Bous- les tonneaux, la pesée ayant remplacé au
caren, à Gigcan (Hérault). jourd’hui le mesurage au volume, qui était
Dans ce cellier le marc est mis à fermen sujet à erreurs, et dont la manœuvre était
ter dans des cuves en maçonnerie, ainsi très-longue.
que dans des foudres. Les cuves de pierre
F, F sont revêtues à l’intérieur de briques Une pratique assez répandue dans le Midi
vernies. Elles sont pourvues d’un petit cu consiste à ajouter une certaine quantité de
vier, J, pour faciliter la décuvaison. L’une de plâtre au raisin immédiatement après le pres
ces cuves de pierre placée à l’extérieur sous la surage. On emploie 7 à 8 kilogrammes de
terrasse, et à laquelle les charrettes arrivent plâtre par muid (700 litres) de vendange. Cet
en suivant la même route qui accède aux fou usage est très-ancien, car Olivier de Serres en
dres, est voûtée et peut, au besoin, suppléer parle dans son Traité d’agriculture, et, comme
un foudre pour contenir du vin. E, E sont nous l’avons dit dans l'historique des vins,
des foudres que l’on remplit de vendange, en les Romains employaient déjà ce moyen.
jetant avec des pelles de bois, par les fenê On a, de tout temps, reconnu au plâtrage
tres K, la vendange amenée par les charrettes du moutl’avantage d’éclaircir le vin nouveau
sur le chemin qui longe le cellier à l’exté et de rehausser sa couleur. On croit aussi
rieur. A', est un tombereau de vendange qui qu’il empêche les vins de tourner. On a voulu
retourne à la vigne, A un tombereau de ven de nos jours l’incriminer et le considérer
dange que l’on décharge, et dont on jette, comme anti-hygiénique. On ne réfléchissait