Page 254 - Merveilles Industrie Tome 4
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Fig. 1G4. — L’égrappage du raisin au trident, dans le Bordelais.
d’une vis de fer à son centre. On remplit la . marc dans la cuve, et on y ajoute une cer
cage de marc ; on pose sur le tas un couvercle j taine quantité d’eau. Quand cette eau a ma
de bois, composé de l'assemblage de forts céré quinze jours sur le marc, elle donne
madriers, et on fait descendre sur ce couver un liquide vineux, connu sous le nom de
cle l’écrou de la vis. Des leviers horizon piquette, que l’on conserve dans des ton
taux s’implantent dans cet écrou. Des hom neaux, et qui sert de boisson aux vigne
mes poussent ces leviers, qui font marcher rons, aux domestiques et aux journaliers
l’écrou sur le pas de la vis et abaissent le que le propriétaire emploie.
couvercle sur le marc, lequel, retenu dans i La piquette est une pauvre boisson, qui
la cage solide et résistante, subit une forte tourne à l’aigre pendant l’été. Les vigne
pression, et laisse écouler la plus grand'1 rons bordelais seraient mieux inspirés en
partie du vin qui s’y trouvait retenue. pressurant davantage leuys marcs, et don
La figure 165 représente la presse géné nant à leurs domestiques et ouvriers du
ralement en usage dans le Bordelais et à vin de presse, qui ne s’altère pas.
Cognac. La récolte générale du vin dans le Borde
Les presses du Médoc sont loin d’avoir lais fournit quatre qualités devin, de valeur
la puissance de celles qui sont employées décroissante. La première, qui provient des
dans le midi de la France, de sorte que le meilleurs cépages, s’appelle les premiers
marc pressé retient encore une assez grande vins; la seconde, provenant des cépages de
quantité de vin. Ce vin n’est pas, d’ailleurs, seconde qualité, est le second vin ; la troi
perdu. Après le pressurage, on rejette le sième qualité est fournie par les fonds de